CHAOUKI-LI-QACENTINA

CHAOUKI-LI-QACENTINA

Centenaire de l’organisation internationale du travail (OIT)

«Lobor», «Lodor» et puis quoi encore ? !

 

Les émissions entachées de plagiat et/ou d’erreurs n’en finissent pas de porter préjudice à l’image du timbre algérien. Désormais, le corpus des figurines postales de l’Algérie indépendante portera à tout jamais les stigmates de la légèreté avec laquelle elles sont contrôlées, avant leur impression et leur mise en vente par un service philatélique devenu une véritable passoire.

Pas plus loin que le 11 décembre 2018, sur le commémoratif dédié au premier anniversaire du satellite algérien Alcomsat-1, dessiné par Zakaria Morsli, un extrait du globe terrestre affichait nettement le tracé d’une carte géographique du Maroc englobant le territoire du Sahara Occidental, revendiqué par le Front Polisario !

Le message du timbre, biaisé par cette bévue, est apparu en totale contradiction avec la position de l’Algérie, qui soutient la cause du peuple sahraoui au nom du droit des peuples à l’autodétermination et de l’inviolabilité des frontières héritées de la période coloniale.

Un «couac» monumental, qui aurait pu tourner à l’incident diplomatique, suffisamment grave à nos yeux pour exiger le retrait du timbre fauté et son remplacement par une émission corrigée. Mais l’erreur sur le timbre-poste n’est pas seulement le fait des dessinateurs.

Elle peut également être commise par les infographistes du service philatélique chargés d’intervenir sur la maquette définitive pour la mettre en page, en choisissant la typographie, la taille et l’emplacement des textes, ou de procéder à la vérification de tous ces éléments s’ils ont été déjà incorporés par le dessinateur.

Le timbre émis le 9 mars 2019 sous la signature de Djazia Cherrih, en célébration du centenaire de l’Organisation internationale du travail (OIT) en est un exemple récent. Sa légende en anglais : «Celebration of the International Lobor Organization Constitution Centenary» est entachée d’une faute d’orthographe.

On y lit «Lobor», au lieu de «Labor», qui signifie «travail» en anglais américain. C’est plutôt «Labour», en anglais britannique, qui eût été correct, car en conformité avec l’appellation officielle de l’organisation onusienne. Un coup d’œil scrutateur sur l’enveloppe Premier jour nous fera découvrir le même mot orthographié «Lodor» !

Curieusement, l’image du timbre qui illustre la notice philatélique comporte une légende exempte de fautes ! Le mot «travail» est-il à ce point détesté au service philatélique pour y avoir subi toutes ces maltraitances ?

Maîtres des horloges philatéliques depuis la décision critiquable de l’administration postale de se soustraire à son obligation de publier le programme annuel des émissions de timbres à l’intention des collectionneurs et de ses partenaires, loin de crouler sous une charge de travail quotidienne, les responsables de ce service disposaient du temps suffisant pour mener cette émission à bon terme.

Une simple relecture attentive des légendes de ce commémoratif pouvant mettre à contribution plusieurs intervenants, aurait pu le soustraire facilement à la catégorie peu enviable des timbres erronés. L’erreur d’orthographe figure parmi les erreurs typiques à éviter avant l’approbation finale de la maquette, la signature du «bon à tirer» et son envoi à l’imprimeur.

A ceux qui voudraient minimiser l’importance de ce genre d’erreurs, rappelons qu’en 1992, pour un tréma placé par mégarde sur le «o» au lieu du «e» de Noël, les Postes canadiennes ont détruit les 66 millions de timbres à 42c et 78c déjà préparés à la mise en vente.

Selon Georges de Passillé, qui était chef concepteur pour la fabrication des timbres à Postes Canada, fabriquer un timbre, c’est peut-être rechercher le summum de la perfection. «Notre travail consiste à diriger artistes et graphistes, photographes et illustrateurs, spécialistes du développement des films et de la fabrication des planches, techniciens et opérateurs chargés de la production, afin de créer le chef-d’œuvre, la miniature parfaite», expliquait-il.

En attendant de voir le timbre algérien sous de meilleurs auspices, il est grand temps pour l’administration postale d’adopter une politique de tolérance zéro à l’égard aussi bien du plagiat que de l’erreur sous toutes ses formes, car persister dans cette voie du laisser-aller conduira à terme, si l’on n’y met bon ordre, à ternir durablement son image.

Ceci permettrait conséquemment de restaurer la confiance des philatélistes, érodée depuis des années par les bourdes à répétition des émissions «loborieuses» d’Algérie Poste !

Par/ MOHAMED ACHOUR ALI AHMED 

Le 02 MAI 2019

El Watan



14/05/2019
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 80 autres membres