CHAOUKI-LI-QACENTINA

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Parcs nationaux classés

Une mer de verdure non valorisée

 

Il n’y a pas meilleure saison que le printemps pour célébrer la nature et l’environnement. L’idée de faire une «chronique printanière» à travers une randonnée dans les parcs nationaux classés en Algérie s’est avéré une véritable galère. Nous avons dû explorer longuement le catalogue philatélique algérien pour arriver enfin à destination.

Il est vraiment regrettable de relever que les immenses richesses naturelles dont regorge l’Algérie sont restées ignorées durant près de 40 ans. C’est le cas pour les parcs nationaux, qui continuent de subir toutes sortes de bradages et de braconnages organisés et prémédités. Pourtant, l’histoire, que de nombreuses personnes ne daignent même pas consulter, nous a appris que les premières mesures de préservation et de classement de ces aires naturelles remontent à l’époque coloniale, avec la parution de la première réglementation en 1921. C’est dire que l’administration française avait une vision lointaine de l’importance économique et touristique de ces espaces, qui présentent un intérêt botanique important pour le développement des territoires colonisés. On comprend pourquoi. En Algérie, les choses ont pris beaucoup de retard.

Hormis les parcs culturels du Tassili et du Hoggar qui seront classés, des années plus tard, patrimoine mondial de l’Unesco, l’on compte actuellement neuf parcs présentant une richesse inestimable en flore et en faune, mais aussi des sites spéléologiques qui restent encore à explorer. Dans l’histoire philatélique nationale, il faudra attendre une initiative de l’inévitable et omniprésent Kamreddine Krim pour que la Poste décide d’émettre la première et unique série à ce jour, consacrée aux parcs nationaux, sortie le 21/3/2001. Une date aussi heureuse quand même, puisqu’elle coïncide par hasard avec l’avènement du printemps. Les philatélistes découvrent ainsi sur les timbres les parcs de Belezma, dans la wilaya de Batna, Gouraya, à Béjaia, Theniet El Had, dans la wilaya de Tissemssilt et El Kala dans la wilaya d’El Tarf. Parmi ces quatre lieux, celui de Theniet El Had, situé au cœur de l’Atlas tellien est le plus ancien.

Le doyen de ces parcs en quelque sorte, puisqu’il a été créé en 1929, alors que la mise en place de l’une des premières maisons forestières en Algérie a eu lieu dans cette région dès 1887. Son nouveau classement est survenu par décret de 1983 avec extension de sa superficie, qui s’étend désormais sur 3425 hectares. Il compte la plus importante forêt de cèdres en Algérie sur 1000 ha, avec des arbres plusieurs fois centenaires. En termes d’étendue, c’est le parc national d’El Kala, créé en 1983, et situé près de la frontière avec la Tunisie, qui occupe de loin la première place avec 80 000 hectares.

Avec ses trois lacs (Tonga, Oubeira et Mellah), il a été classé réserve de biosphère par l’Unesco en 1990. Dans la série de timbres dédiée aux parcs nationaux, celui de Belezma, classé en 3e position avec ses 26 200 hectares, compte la présence de grandes étendues de cèdres de l’Atlas et des zones humides. Dans ce groupe, on retrouve le plus petit des parcs nationaux d’Algérie, celui de Gouraya, à Béjaïa, avec 32 000 hectares. Il est par contre le plus connu dans toute l’Algérie, avec plus de 1,2 million de visiteurs par an, notamment en été. Les touristes nationaux et étrangers y viennent surtout pour découvrir ses sites magnifiques, dont on citera Cap Carbon, la Corniche du grand phare, le fort Gouraya, la plage des aiguades, l’île des Pisans, l’aqueduc de Toudja, mais aussi les belles falaises et les plages de sable. Durant 18 ans, ni la Poste ni les dessinateurs de timbres-poste n’ont pensé à enrichir cette belle collection par d’autres figurines sur les parcs nationaux, notamment des sites qui connaissent un attrait remarquable de la part des Algériens.

On citera le parc de Chréa, à Blida, très fréquenté en hiver pour sa station de ski, et le parc de Taza, à Jijel, qui a connu un véritable boom touristique, ces dernières années, grâce à ses grottes, ses falaises et ses plages, sans oublier d’autres sites qui commencent à sortir de l’anonymat, comme ceux de Djurdjura, dans la wilaya de Bouira, et d’autres lieux créés à Tlemcen et à Djebel Aïssa, dans la wilaya de Naâma. Si dans la théorie ces parcs sont protégés, la réalité est toute autre. Ainsi, le Parc national d’El Kala a été en partie détruit en raison de la réalisation de l’autoroute Est-Ouest, qui aura désormais des conséquences désastreuses et irréversibles sur son écosystème. Un triste sort est réservé aux autres sites, qui sont peu entretenus et insuffisamment valorisés. Pourtant, dans d’autres pays, où il faut parcourir des kilomètres pour trouver l’ombre d’un arbre, on nous envie vraiment pour ces richesses.

Par/ S. ARSLAN 

Le 04 AVRIL 2019

El Watan



14/05/2019
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