CHAOUKI-LI-QACENTINA

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De plus en plus d’émissions sur l’agriculture

Une thématique qui revient de loin


Contrairement à ce que pensent certains, le sujet de l’agriculture commence à intéresser de nombreux philatélistes, même s’il a besoin d’être développé et enrichi pour prendre une bonne place dans les expositions. Historiquement, l’agriculture a été, durant des siècles, la principale activité pour les Algériens, mais surtout une source de richesse, que les colons français et européens ont exploitée à outrance durant l’occupation en accaparant les milliers d’hectares parmi les plus fertiles.

Les choix politiques et économiques de l’Etat algérien après l’indépendance, tendant vers l’industrialisation et l’exploitation des hydrocarbures, feront perdre beaucoup à l’agriculture. Ce secteur, relégué au second plan, apparaîtra pour la première fois dans le catalogue philatélique algérien à travers ce petit timbre rouge à usage courant de 0,25 DA, émis le 1/6/1964, sorti des imprimeries de Paris et tiré à 51 700 000 exemplaires, ce qui était impressionnant à l’époque.

Cette vignette, traitant le sujet des labours, illustrant deux tracteurs creusant des sillons dans la terre, comme signe de l’évolution, remplaçant la «vieille» charrue tirée par les bœufs, gardera pour longtemps sa valeur historique. Le timbre fera aussi un bon chemin dans la fameuse série des petits timbres à usage courant, émis avec pour sujets «Labours – Reconstruction – Automation – Mécanique».

Tout semblait réussir à cette thématique, qui a vu la sortie d’une trentaine de timbres traitant divers sujets entre 1969 et 1989. Une longue série qui se déroule comme un film, rappelant les premiers projets de l’Algérie indépendante pour développer l’agriculture à travers la construction des barrages, dont celui de Djorf Torba, dans la région de Béchar, illustré sur un timbre de 1969. Suivra l’inévitable «Plan quadriennal» de 1970-1973 avec cette vignette reflétant «une image rayonnante» des terres labourées.

La première émission sur les produits agricoles algériens (oranges et raisin) réalisée par Mohamed Temmam, sortira le 25/4/1970 à l’occasion de l’exposition d’Osaka au Japon. Le même artiste-peintre sera l’auteur de la célèbre série de timbres taxes, simple, mais très symbolique, portant les épis de blé, émise en 1972.

Une année plus tard, l’avènement de la Révolution agraire sera le sujet d’une vignette signée Bachir Yelles, qui fera apparaître la belle image de cette famille heureuse de quitter la misère de la campagne pour s’installer dans le «confort» d’un village socialiste. Des sujets qui reviendront plus tard dans la série «Dessins d’enfants», parue en 1974, puis celle intitulée «Village socialiste», en 1977.

Dans les années 1980, les émissions liées à l’agriculture, confiées aux dessinateurs Ali Kerbouche et Kamreddine Krim, se tourneront vers de nouveaux sujets, comme la réalisation de petits barrages, la mise en valeur des terres, la fixation des dunes, les retenues collinaires, la nouvelle organisation des domaines agricoles, le développement de l’agriculture saharienne et la lutte anti-acridienne.

C’est finalement Ali Kerbouche qui aura l’honneur de signer une première émission de trois timbres se tenant, sortie en 1989 et illustrant différents produits agricoles. Depuis, c’est le black-out total pour cette thématique qui connaîtra une véritable «traversée du désert» durant 20 ans. L’agriculture reviendra de loin par la porte de l’oléiculture grâce à deux timbres de Kamreddine Krim, sortis le 25/11/2009, rappelant les traditions de la cueillette et de la pression de l’huile d’olive, qui résistent encore à «l’intrusion» de la technologie.

Ce retour ouvrira la voie à d’autres émissions pour la valorisation des produits typiquement algériens, comme les dattes choisies pour illustrer une série émise le 6/10/2010, où l’on retrouve des variétés de ce fruit (Deglet nour, Akerbouche, degla Beïda et ghars). Dans le même volet, deux timbres sur les ovins, signés Ali Kerbouche, ont fait leur apparition en 2011, révélant les deux célèbres races algériennes, celles de Ouled Djellal et Hamra.

On notera également cette émission inédite sur les céréales, émise le 29/9/2012, faisant découvrir trois parmi les 12 variétés de blé cultivées en Algérie, dont Bousselam, Mohamed Ben Bachir et Hedba 03. Un véritable patrimoine agricole qui n’aura pas la chance de connaître une belle suite dans les idées, puisque les émissions philatéliques de la Poste tomberont dans la facilité et la simple reproduction en optant pour des sujets «navets», mettant en vedettes la citrouille et l’aubergine.

Par/S. Arslan

El Watan



02/03/2019
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