CHAOUKI-LI-QACENTINA

CHAOUKI-LI-QACENTINA

La jeunesse algérienne sur les timbres

Toujours mobilisée comme dans une révolution

Le samedi 1er juin, le mouvement populaire du 22 février a bouclé ses 100 jours. Une flamme restée allumée grâce à la mobilisation d’un peuple décidé à prendre son destin en main. Un peuple qui maintient la pression par la force d’une jeunesse parvenue à casser les mauvaises images lui collant à la peau durant des décennies.

Cette même jeunesse qui s’est toujours illustrée par sa mobilisation durant la belle époque de l’après-indépendance. Cette histoire fabuleuse qu’on peut revisiter dans le catalogue philatélique algérien commencera par une première image, cinq ans après le recouvrement de la souveraineté nationale, grâce à une œuvre réalisée par le grand Ali Ali Khodja sur un timbre émis le 4/7/1967 pour célébrer la première fête nationale de la jeunesse.

La figurine, pleine de joie, rappelle curieusement le bonheur de la jeunesse algérienne qui défile dans les rues et les places des villes algériennes, pour une deuxième République et un Etat de droit. A partir du 5/7/1972, journée du 10e anniversaire du jeune Etat algérien, la jeunesse algérienne sera omniprésente dans tous les sujets de la philatélie algérienne.

On la retrouve dans les célébrations phares, les événements sportifs et culturels, mais aussi dans les thématiques de la formation professionnelle, des métiers et surtout dans les allégories des émissions faisant la propagande des grandes réalisations et des programmes quinquennaux. L’année 1972 sera surtout marquée par la tenue en Algérie du premier Festival de la jeunesse, un rassemblement qui profitera beaucoup à un pays en pleine émergence sur l’échelle internationale. L’événement sera immortalisé sur une figurine dessinée par A. Sahouli, sortie également le 5 juillet de la même année. La période faste des années 1970, l’une des plus marquantes dans l’histoire de l’Algérie, sera aussi riche en expériences.

Ce sera le cas des campagnes de volontariat, très en vogue dans les milieux estudiantins à l’époque de l’idéologie socialiste, de la révolution agraire et des plans de développement, dans un pays en lutte pour sortir du sous-développement. Ces campagnes de volontariat seront le sujet d’une œuvre de l’artiste Oulhaci, illustrant un timbre sorti le 20/10/1973.

La même idée sera reprise, mais pas avec la même ferveur, sur un timbre de Kamredine Krim. Il faut dire que la jeunesse algérienne a été l’un des segments importants de la politique du régime de Boumediène, apparaissant essentiellement dans les textes de la Charte nationale de 1976. Une politique qui se confirmera par la création, en 1975, de l’Union nationale de la jeunesse algérienne (UNJA). Une organisation de masse qui aura pour principal but la mobilisation de la jeunesse autour du parti unique, le FLN.

Ce sera d’ailleurs dans ce contexte que le ministère de la Jeunesse et des Sports décidera de célébrer en 1985, le 10e anniversaire de la création de l’UNJA et l’année internationale de la jeunesse, décrétée par l’ONU, en organisant le premier Festival national de la jeunesse. Une occasion que la Poste algérienne choisira pour l’émission, le 5/7/1985, de trois timbres.

Les deux premiers, consacrés à l’année internationale de la jeunesse, seront réalisés par Djamel Haljel et Belkacem Harkat. Une troisième vignette, dédiée au Festival national de la jeunesse, sera l’œuvre de Sid Ahmed Bentounes. C’est le complexe culturel de Riadh El Feth, inauguré la même année, qui abritera les activités de ces deux festivités. Après une longue traversée du désert et une décennie noire, l’Algérie renouera avec les événements internationaux en organisant le 15e Festival mondial de la jeunesse et des étudiants.

Un rendez-vous d’envergure qui se tient depuis 1947, sous l’égide de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique, en collaboration avec l’Union internationale des étudiants. Cette manifestation, la première du genre en Algérie, fera l’objet d’un timbre émis le 8/8/2001. L’histoire retiendra surtout que la jeunesse algérienne n’aura pas connu que d’événements heureux.

Elle sera dans les premiers rangs de la protestation contre la dictature durant les événements d’Octobre 1988 et le Printemps kabyle en 2001, tout en payant un lourd tribut pendant la décennie du terrorisme. Si on doit terminer cette chronique par une note d’espoir, alors que l’Algérie est en train de vivre sa révolution joyeuse, on rappellera cette belle émission réalisée par Sid-Ahmed Bentounes, sortie le 26/7/2009.

Ce sera comme un signe prémonitoire d’une nouvelle époque qui se construira avec les bras de cette jeunesse militante et qui se révélera dans deux timbres. Le premier est intitulé «L’enfant d’aujourd’hui, l’homme de demain». Le deuxième, plein de cœurs et de fleurs entourant une colombe survolant l’Algérie couverte de l’emblème national, se passe de tout commentaire.

Par/S. Arslan

Le 06 juin 2019

El Watan



06/06/2019
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 80 autres membres