CHAOUKI-LI-QACENTINA

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Le sud algérien sur les timbres-poste (3e partie)

Le M’zab, un chef-d’œuvre de la culture universelle


Classée patrimoine mondial de l’Unesco en 1982, la vallée du M’zab, dans la wilaya de Ghardaïa, a toujours fasciné les passionnés de voyages, de découvertes et surtout de curiosités touristiques parmi les Algériens et les étrangers.

Le M’zab, c’est aussi cette architecture originale, inédite, unique au monde, qui continue de faire l’objet de tous types de recherches, dans une région qui s’étend sur 8000 km2 et qui abrite cinq villes (Ghardaïa, Beni Isguen, El Atteuf, Mélika, Bounoura). Construites entre 1016 et 1053, offrant une vue imprenable, elles forment une pentapôle sur un plateau traversé par l’oued M’zab ou Mizab, et résistent depuis des siècles à un milieu très hostile en plein désert.

Ce décor sera le sujet d’un timbre émis le 25/3/1967 dans la première série de la Poste aérienne réalisée par J. Combet, inaugurant une thématique très diversifiée consacrée à cette région, qui recèle aussi une grande richesse culturelle et patrimoniale. La vignette porte une vue sur Ghardaïa, la capitale commerciale du M’zab, sur la rive droite du M’zab, avec sa mosquée et son minaret, se dressant comme la tour d’une forteresse, dominant des maisons qui descendent en cascade jusqu’à la place du marché.

Cette architecture, qui obéit à une organisation stricte du territoire dans le respect de la vie communautaire et l’intimité familiale, a valu à la vallée du M’zab d’être inscrite en 1982 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco comme «un exemple intact d’habitat humain traditionnel parfaitement adapté à l’environnement».

Un événement majeur dans l’histoire de la région, qui sera porté par une émission de deux timbres parus le 13/12/1984 sous la signature de Kamreddine Krim. Durant presque cinquante ans, la pentapôle du M’zab se fera connaître dans le catalogue philatélique algérien grâce à ses traditions séculaires matérialisées dans son artisanat connu à l’échelle mondiale et à ses arts populaires.

On découvrira ainsi le costume de l’homme du M’zab sur une vignette réalisée par Bachir Yelles (18/11/1972). Le tissage qui fait la particularité de cette région apparaîtra sur une vignette dessinée par Ali Kerbouche (19/12/1985) et la danse folklorique qui fait partie d’un riche patrimoine illustrant une figurine mise en œuvre par Sid Ahmed Bentounes (15/12/1999).

La célébration, le 22/3/2003, de l’Année internationale de l’eau sera une occasion pour mettre en valeur l’importance des puits traditionnels dans cette vallée à la nature très dure, où l’eau a une importance capitale. Riche en vestiges à caractère religieux, le M’zab se fera illustrer avec fierté par l’un des symboles de son patrimoine islamique à travers un timbre émis en 2009 consacré au mausolée de Sidi Ibrahim, dans la ville d’El Atteuf, la plus ancienne ville du M’zab, fondée en 1012. Il sera suivi d’un second timbre en 2015, réservé à la mosquée El Atiq de Ghardaïa.

La belle surprise sera la présence d’un timbre dans la série des stations thermales, sorti en 2017, qui fera la promotion du site de Hammam Zelfana, situé à 65 km de Ghardaïa, et qui figure comme une destination privilégiée dans toute la région. Le seul point noir dans cette série est la présence très timide du tourisme, qui demeure paradoxalement le point fort ayant fait la renommée mondiale de la vallée du M’zab.

Un timbre «orphelin», dessiné par Ali Kerbouche et émis le 24/10/1985, sera consacré à la magnifique oasis de Bounoura. Parmi ceux qui connaissent parfaitement les potentialités touristiques de la vallée du M’zab, on déplore l’absence dans le catalogue philatélique algérien de la ville antique de Beni Isguen, fondée en 1347, classée comme la plus importante dans la pentapôle après Ghardaïa et très célèbre pour l’impeccable propreté de ses rues et le bel agencement de ses maisons, mais aussi son vieux ksar, la tour Boulila et son marché de la vente à la criée.

La vallée du M’zab mérite un meilleur sort et une plus grande attention de la part des décideurs au service philatélique d’Algérie Poste, qui devraient relever le niveau des émissions au lieu de sombrer dans le bricolage et la médiocrité.

Par/ Arslan S.

El Watan



22/11/2018
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