CHAOUKI-LI-QACENTINA

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Pollution au lac souterrain Bir Osmane (Guelma)

Des plongeurs tirent la sonnette d’alarme


Le lac souterrain Bir Osmane, situé à une vingtaine de kilomètres à l’ouest du chef-lieu de la wilaya de Guelma, dans la commune de Hammam Debagh, est en proie à la pollution.

Des macro- déchets flottent à la surface et dans les profondeurs du lac. C’est à l’issue d’une expédition, organisée samedi dernier, constituée  de plongeurs bénévoles et membres de l’association Hippone Sub Annaba, du club de spéléoplongée et de sport de montagne de Aïn Beida (wilaya d’Oum El Bouaghi), plongeurs de la Protection civile de la wilaya de Guelma, ainsi que des travailleurs de la commune de Hammam Debagh, qu’une importante quantité de déchets a été remontée à l’entrée du gouffre.

«C’est une catastrophe écologique ! Sur des dizaines de mètres carrés, les détritus en plastique flottent dans les galeries !», nous déclare Emir Berkane, de Aïn Beïda, plongeur bénévole de cette expédition, et d’ajouter : «L’ampleur de la pollution mérite une deuxième expédition avec plus de moyens humains et matériels». En effet, sur les lieux, les commentaires des officiels et autres curieux qui se sont aventurés aux abords du lac, une trentaine de mètres sous terre, n’ont pas manqué. «Ce site naturel doit être protégé et son entrée fermée au public, exception faite pour les scientifiques ou autres visites dans un cadre organisé», souhaite faire appliquer, Saber Khalfallah, directeur de l’environnement de la wilaya de Guelma, coorganisateur de cette journée.

Et de conclure : «Nous avons déposé un dossier en ce sens pour protéger ce site naturel». En clair, le site naturel de Bir Osmane, à l’exception d’une plaque signalétique, ne précise ni l’interdiction de pénétrer dans le lieu ni d’y jeter des détritus. En somme, la sensibilisation des visiteurs reste, au demeurant, le maillon faible dans cette commune à fort potentiel touristique. «Les espèces de chauve-souris sont, de par la loi, protégées en Algérie dont Le Murin du Maghreb, une espèce endémique» nous révèle, Mohammed-Lamine Bendjeddou, chiroptérologue (spécialiste dans l’étude des chauves-souris) à l’université de Annaba, et de conclure : «Je suis pour la fermeture de ce lieu au grand public. Lors de mes études à Bir Osmane, j’ai constaté une nette régression de la population, qui est passée de 4000 individus à 200 en l’espace de quelques semaines.

En plus, il y a un danger pour les visiteurs, non pas en rapport avec la chauve-souris mais avec les tiques, porteuses de maladies.» Notons enfin, que le site naturel du lac souterrain de Bir Osmane, découvert à la fin des années 1880, a fait l’objet de plusieurs expéditions de spéléologie et spéléoplongée dont la plus importante, est celle effectuée en 2011 sous la direction de Pascal Bernabé, champion du monde, à cette époque, en scaphandre autonome.

 

Par/Karim Dadci

El Watan



08/06/2016
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