CHAOUKI-LI-QACENTINA

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Sites algériens classés patrimoine mondial de l’UNESCO

 

Le 15 septembre 1980, dans une Algérie branchée sur la série américaine Dallas, et les Muppets show, mais surtout passionnée pour les exploits de son équipe de football, qui s’est qualifiée pour la première fois de son histoire aux JO de Moscou, l’Unesco décide de classer le site de la Kalaâ de Béni Hammad sur la liste du patrimoine culturel mondial. Une première consécration culturelle pour l’Algérie, qui a réussi à se placer sur la liste africaine du patrimoine mondial de l’Unesco, six ans seulement après son adhésion à cet organisme. Le fameux vestige, l’un des plus anciens dans l’histoire de l’Algérie, construit en 1007 sur 150 hectares, dans un décor montagneux d’une beauté magnifique, est connu pour avoir été la première capitale des Hammadides (1014-1152). Malgré son classement en 1980, la Kalaâ de Béni Hammad, dont il ne subsiste que le minaret, avait fait l’objet d’un timbre signé Ali Ali Khodja, émis le 25/2/1967 dans la thématique de l’art musulman. Deux ans plus tard, en 1982, cinq sites en Algérie seront classés patrimoine mondial de l’Unesco. Il s’agit des sites archéologiques de Djemila, Timgad et Tipasa. Le premier, qui s’étend sur 31 ha, et le second sur 91 ha, ont déjà été illustrés dans les deux séries des mosaïques et des vestiges de l’époque romaine, réalisées par Mohamed Temmam et parues en 1968 et 1969.

Quant au site de Tipasa, il sera porté sur un timbre-poste de la série Poste aérienne, dessiné par J. Combet, émis en 1968. L’autre site classé la même année a été La vallée du M’zab, avec ses cinq villes, fondées au Xe siècle, s’étendant sur 665 ha, et dont l’architecture et le style urbanistiques demeurent uniques en Algérie et dans le monde. Il sera dessiné sur deux timbres, œuvres de Kamr-Eddine Krim, émis en 1984. Le Tassili N’ajjer sera le cinquième site classé en 1982 dans la catégorie du patrimoine mixte (culturel et naturel). Véritable musée en plein air dans un décor désertique, occupant une superficie de 7 200 000 ha, soit près du tiers de l’Algérie, le Tassili N’ajjer a été le premier site dans l’histoire philatélique algérienne à avoir inspiré les dessinateurs de timbres, avec les deux séries des dessins rupestres réalisées par G. Le Poitevin en 1966 et 1967, enrichies par la série des peintures rupestres d’après diapositives, émise en 1981, sans oublier la belle émission de quatre timbres sur la faune, la flore, la culture populaire et les vestiges archéologiques du Tassili N’ajjer, réalisée en 1983 par Abdelmadjid Chair.

Il faudra attendre encore dix ans, soit en 1992, pour que l’Algérie réussisse à classer son 7e site, qui n’est autre que La Casbah d’Alger, l’un des plus beaux sites urbains de la Méditerranée. Un lieu illustré pour la première fois sur un timbre de la série Poste aérienne, dessiné par Ismail Samsom, paru en 1971, suivi d’une série de Sid-Ahmed Bentounes, émise en 1985, puis une belle émission de trois timbres du même dessinateur parue en 1998.

Depuis, et en 24 ans, aucun site algérien n’a été classé dans un pays très riche en vestiges archéologiques et historiques. Depuis 2002, une liste indicative de 65 sites culturels et un site mixte à classer est en instance d’officialisation. Elle compte, entre autres, les mausolées royaux de Numidie et de Maurétanie (Massinissa, Medracen, Tipasa, Tin Hinan), les oasis à foggaras et les Ksour du Grand Erg occidental, Nedroma, Oued Souf, les voies romaines et les cités archéologiques, ainsi que le Parc des Aurès avec les Gorges du Rhoufi et d’El Kantara. Mais qu’en est-il de la médina de Constantine, des fortifications de la ville d’Oran, du Mechouar de Tlemcen, du Ksar de Ouargla, du Parc d’El Kala et du Jardin d’Essai d’El Hamma, qui méritent aussi d’être sauvegardés et revalorisés. Pour l’histoire, l’Algérie est parmi les premiers pays en Afrique à figurer dans la liste du patrimoine culturel de l’Unesco, après son adhésion en 1974. La liste compte aujourd’hui 163 pays. Avec ses sept sites classés, l’Algérie occupe la 5e place en Afrique, après l’Ethiopie (9 sites), le Maroc (9), la Tunisie (8), et l’Afrique du Sud (8), et juste devant l’Egypte (6). Sur le plan mondial, l’Italie demeure toujours en tête avec 51 sites classés, suivie par la Chine (47), et l’Espagne (44).

Par/Arslan Selmane

El Watan



14/04/2016
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