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Education nationale

L’école algérienne, un grand laboratoire d’expérience


Depuis les premiers mois de l’indépendance de l’Algérie, le secteur de l’Education nationale est celui qui aura connu toutes sortes d’expériences de laboratoires.

Des chantiers et des réformes qui ont ciblé des générations d’écoliers, sans pour autant avoir un impact significatif sur le niveau des études, qui reste en deçà des espérances. Malgré tout ce long parcours, la thématique de l’éducation demeure aussi rare dans l’histoire de la philatélie algérienne qui, en la consultant de nos jours, on ne peut lire ces pages ayant marqué la vie de millions d’Algériens. Et pourtant, l’Algérie a toujours été parmi les pays en voie de développement qui ont beaucoup investi dans la réalisation d’infrastructures scolaires, au point de recueillir la reconnaissance de la prestigieuse Unesco.

Cette dernière sera présente sur le premier timbre algérien traitant du domaine de l’éducation à l’occasion de la célébration du 20e anniversaire de cette organisation onusienne fondée en 1946. La figurine réalisée par Ali-Ali-Khodja a été émise le 19/11/1966. Le choix de l’Unesco de décréter une année internationale dédiée à l’éducation en 1970 sera une occasion pour la Poste algérienne qui reprendra cette thématique sur deux timbres représentant «l’Homme universel» et une enluminure de Mohamed Racim. C’est enfin l’institution officielle, vers la fin des années 1970, d’une journée du savoir, Youm El Ilm, célébrée le 16 avril de chaque année, en hommage à Cheikh Abdelhamid Ben Badis, décédé le 16 avril 1940, qui donnera une «nouvelle dimension philatélique» au thème de l’éducation, même s’il demeure encore figé dans les allégories.

C’est ainsi que pour la première fois le mot «Iqra» fera son apparition sur un timbre commémorant Youm El Ilm, le 16/4/1980. Une année plus tard, et pour la même occasion, la fameuse «Ecole fondamentale» a été dévoilée pour la première fois sur un timbre dessiné par Kamreddine Krim. On y trouve une illustration de deux écoliers, un garçon et une fille, debout face à un tableau représentant une Algérie promise à un avenir radieux et prospère, avec des slogans symbolisant l’idéologie défendue par les initiateurs de ce projet à travers le rattachement de l’Algérie aux valeurs arabo-musulmanes.

Cette même école fondamentale, qui sera décriée durant trente ans, a été considérée par les experts et les pédagogues comme la pire expérience vécue par le système éducatif algérien. Instituée par ordonnance de 1976 et prônant une arabisation à grande échelle, elle sera désastreuse pour l’école algérienne. Il aura fallu tout ce temps pour penser finalement à instaurer des réformes pour une école moderne et pragmatique, avec les premières tentatives lancées en 1998 durant le mandat de l’ex-président Liamine Zeroual, avant de mettre en application les réformes de la commission Ben Ali Benzaghou, proposées déjà en 2003, après des années de tergiversations et de chantages. Considéré comme l’un des piliers de l’éducation dans le monde, l’enseignant aura lui aussi, grâce à l’Unesco, une journée mondiale décrétée le 5/10/1994 lors de la conférence mondiale sur l’éducation tenue à Genève en Suisse. Une journée célébrée le 5 octobre de chaque année pour sensibiliser à l’importance et au rôle des enseignants.

Organisé chaque année par l’Unesco, cet événement fera pour la première fois son apparition sur un timbre algérien le 6/10/2001, grâce à une maquette signée par Kamreddine Krim. Le dessin montre un arbre sous forme d’un grand crayon, qui se ramifie pour donner des branches en crayons, avec en bas une chaîne humaine, symbolisant la transmission du savoir à travers les générations. Cinq ans plus tard, une main tendant six crayons de différentes couleurs illustrera un second timbre célébrant le même événement. L’histoire de l’école algérienne restera marquée, ces dernières années, par l’introduction de l’enseignement de tamazight dans le primaire à travers plusieurs wilayas, avec un vif engouement dans certaines régions. Une victoire après un long combat mené depuis les années 1980. Il s’agit aussi d’un acquis renforcé après la création en 1995 du Haut-Commissariat à l’amazighité. Un organisme resté à l’ombre pour près de 20 ans, avant de se voir porté sur un timbre émis le 27/5/2014, dessiné par Djazia Cherrih. Malgré l’officialisation de tamazight dans l’article 4 de la Constitution révisée le 7 février 2016, l’enseignement de cette langue millénaire rencontre de nombreuses difficultés liées au manque d’encadrement, mais surtout aux mentalités hostiles et réfractaires.

Par/Arslan Selmane

El Watan



24/10/2017
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