CHAOUKI-LI-QACENTINA

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Émission sur les bijoux de Tin Hinan

Une légende ressuscitée


Depuis la découverte, en 1925, non loin de l’oasis d’Abalessa, dans la région du Hoggar, au sud-ouest de Tamanrasset, du mausolée qui lui a été attribué par une mission archéologique franco-américaine, conduite par Maurice Reygasse et le comte de Prorok, la reine Tin Hinan, de par son histoire fantastique, continue encore d’alimenter de nombreuses légendes dans l’imaginaire des Touareg d’Algérie. Elle demeure toujours au centre des recherches de plusieurs archéologues, qui tentent jusqu’à ce jour de percer le mystère de cette dame vénérée par les Touareg.

La reine Tin Hinan, dont le nom signifie en tamachek, la langue des Touareg, «celle qui vient de loin», demeure encore très peu représentée dans des œuvres d’art, encore moins sur des timbres postaux algériens, depuis 1962. Dans les rares illustrations s’inspirant des descriptions détaillées données par les spécialistes ayant étudié le squelette découvert dans une sorte de chambre funéraire, dans le mausolée d’Abalessa, mais aussi à travers les traditions orales transmises à travers des générations de Touareg, on peut voir une femme de race blanche, au visage lumineux, au regard vif, aux yeux bleus, d’une irrésistible beauté et d’une stature élégante.

On ne sait pas encore pourquoi Tin Hinan a été superbement oubliée par l’administration postale. Un fait qui demeure encore un mystère en Algérie, surtout que tout le monde connaît bien l’histoire magnifique de cette vénérable dame, à laquelle on a attribué différents titres, comme «Reine des Touareg», ou «mère originelle des Touareg nobles du Hoggar». Une femme dont des récits historiques évoquent son périple depuis qu’elle a quitté la région berbère du Tafilelt, dans le sud de l’actuel Maroc, entre le IVe et le Ve siècles, pour fuir les Romains, en direction du désert, en compagnie de sa servante Takamat et de quelques esclaves et un troupeau de chameaux et de chèvres.

Elle finira par s’installer dans l’oasis d’Abalessa, où elle fondera un nouveau royaume. Elle sera donnée pour être l’ancêtre des Touareg nobles du Hoggar. Aujourd’hui, la sépulture de Tin Hinan, avec ses bijoux, est conservée au Musée du Bardo, à Alger, où elle est la principale curiosité touristique.

A l’occasion du Mois du patrimoine, et 92 ans après la découverte du mausolée d’Abalessa, Algérie Poste a émis, le 18 avril, le premier bloc feuillet de l’année 2017, dédié à la reine Tin Hinan, à travers une représentation de ses bijoux retrouvés la même année autour du squelette qui lui a été attribué. Une façon de ressusciter une légende. Dans cette œuvre, réalisée par Zineb Bahri, ont été illustrés sur un fond représentant le désert et les montagnes de l’Ahaggar, trois timbres de valeurs faciales respectives dont deux de 10 et 20 DA.

Sur le premier figure un collier en perles semi-précieuses de couleurs rouge, marron foncé et noir, avec des motifs en jaune, alors que sur le second a été représenté un bracelet en or sous forme d’une succession de perles et de pièces de forme cubique, magnifiquement travaillées. La troisième pièce est un pendentif en or, formé de deux anneaux torsadés, séparés par un fil épais en or en forme de serpent. Les anneaux supportent une boule taillée avec boucle. Le tout aurait pu donner une meilleure œuvre philatélique s’il avait porté le portrait de la reine légendaire Tin Hinan.

Par/Arslan Selmane

EL WATAN



07/05/2017
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