CHAOUKI-LI-QACENTINA

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Histoire de l’Algérie à travers le timbre poste (sixième partie)

L’époque coloniale (1830-1954) ou la mémoire tronquée

 

 

Durant 36 ans d’histoire philatélique en Algérie, la période coloniale s’étalant de 1830 à 1954 a été injustement occultée. Jusqu’en 1998, on ne trouvera aucune trace, ni la moindre évocation du mouvement de résistance populaire contre l’occupation coloniale, qui a pourtant duré près de 90 ans. Depuis le fameux hommage (un peu discret) rendu en 1998 à Lalla Fadhma n’Soumer (1830-1863), à travers un timbre dessiné par Kamareddine Krim, l’histoire de cette époque se résume en tout à six timbres et un bloc feuillet.

 

Hormis les dix figurines de l’Emir Abdelkader dessinées par Mohamed Racim et émises entre le 1/11/1966 et le 27/2/1971, on retiendra le timbre émis en 1998 sur la résistance des Zaâtcha (1848-1849), entre les troupes françaises du général Herbillon et les habitants insurgés sous la conduite de cheikh Bouziane, mais point de portrait de ce dernier. Ce timbre sera suivi par les portraits de Cheikh Bouamama et d’El Mokrani, parus en 2001, et ceux de cheikh Belhaddad et d’El Hadj Ahmed Bey, émis en 2007. Tous ces timbres ont été dessinés par Sid-Ahmed Bentounes. La longue histoire de la résistance populaire contre l’occupation française sera étrangement absente des timbres poste algériens.

 

L’on citera à ce titre la résistance des habitants de Constantine lors des deux expéditions françaises contre la ville en 1836 et 1837, ainsi que celle menée en 1841 dans la région de Laghouat et le Sud algérien par Bennacer Benchohra (1804-1884), et qui a duré 27 ans, mais aussi la résistance de Beni Menasser en 1843. L’autre grand oublié est Mohamed Ben Abdellah, dit Cheikh Boumaza, qui a mené en 1845 le soulèvement dans le Dahra et l’Ouarsenis. Une région qui sera le théâtre des fameuses enfûmades perpétrées par l’armée française contre les tribus des Sbéah et d’Ouled Riah.

 

Mais le plus illustre des oubliés demeure Mohammed Lamjad Ben Abdelmalek, dit Chérif Boubaghla, qui dirigea la révolte populaire en Kabylie de 1851 jusqu’à sa mort le 26 décembre 1854. On ne dira pas assez sur l’insurrection d’Ouled Sidi Cheikh et celle des Touareg du Hoggar. L’histoire coloniale de l’Algérie à travers le timbre poste compte aussi des oubliés comme l’Emir Khaled, mais aussi des événements capitaux passés sous silence, comme la création de l’Etoile nord-africaine en 1926, et la naissance du Parti du peuple algérien en 1937, dirigé par le père du nationalisme algérien, Messali Hadj. Un personnage historique qui attend encore une «réelle» réhabilitation.

Par/Arslan Selmane

El Watan



12/11/2015
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