CHAOUKI-LI-QACENTINA

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La légende de la chèvre toujours d'actualité à Constantine

Yennar ou yennayer, le nouvel an amazigh, se fête à Constantine. C'est une date qui pointe chaque année avec ses traditions culinaires et  ses pratiques rituelles, dont la fameuse légende de la chèvre qui continue à se transmettre fidèlement. Cette année, Constantine le célèbre avec la participation d'une quinzaine de wilayas de l'Est pour trois jours de festivités non-stop. La commune d'El-Khroub a été retenue pour abriter les manifestations culturelles programmées au Centre culturel M'hamed-Yazid. La Direction de la culture, initiatrice de cette manifestation, en coordination avec l'association culturelle Djoussour a tracé un riche programme, selon le directeur de la culture de la wilaya, Djamel Foughali, qui a indiqué que cette manifestation se tiendra du 10 au 13 janvier sous le thème «littérature et histoire amazigh». Ainsi, des expositions sur la culture amazigh, artisanat traditionnel, bijouterie, habillement, artisanat domestique (travail de la laine, poil de chèvre, du bois, de l'argile), sont prévues pendant la durée de ces festivités, a-t-il ajouté.

Notons aussi que des communications sur les us et coutumes berbères, des récitals poétiques en langues arabe et amazighe, des expositions sur le patrimoine partagé par la mémoire collective et des soirées artistiques sont au programme de cette manifestation.  Par ailleurs, les Constantinois voient en cette célébration la pérennité  de la richesse et de la fécondité. L'on continue de perpétuer l'idée que Yennayer doit être accueilli avec le sacrifice d'un coq.

L'on assure que la présence des volailles, symboles par excellence de la fécondité en ce jour de célébration du nouvel an berbère, est le présage d'une année fertile et prospère.

C'est pour cela que le coq est le maître incontesté aux repas organisés par de nombreuses familles. La chekhchoukha, plat traditionnel à l'honneur pour cette fête, ainsi que «tridet ettadjine», sortes de pâtes connues dans d'autres régions sous l'appellation de «ftet» ou «chouat» sont les mets phares pour Yennayer.

 En plus de sa dimension culturelle et identitaire, le nouvel an berbère, Yennayer, Yennar pour les Constantinois, perpétue ici le rituel d'une histoire liée à une chèvre légendaire, cette chèvre toute contente de ne pas avoir été trop malmenée par le froid glacial ni emportée par les crues hivernales de Yennayer correspondant à une bonne partie du mois de janvier, avait suscité l'ire de ce dernier.

Fâché devant l'air narquois du caprin qui l'avait traité, à son ultime jour, «d'incapable de lui causer du tort», Yennar lui avait juré «d'emprunter» une journée auprès de son «frère Fourar». La chèvre, dit-on, se remit à trembler de froid et de peur devant la menace d'être emportée par des eaux en furie. Depuis lors, ce jour est qualifié de «self el-maâza» à Constantine et dans sa région. Cette légende continue a été perpétuée avec l’histoire de la vieille chèvre à chaque fête de Yennayer.

 

I. T.

Le Temps d’Algérie



11/01/2014
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