Célébration de Yennayer à travers le pays
Constantine, une tradition bien ancrée
L’histoire témoigne que Constantine est une région amazighe par excellence, le grand Massinissa en est la preuve, de fait, le rite agraire qu’est Yennayer est un héritage datant de l’antiquité, il se pratiquait dans cette ville millénaire, comme d’ailleurs sur l’ensemble des villes du Maghreb central », nous a affirmé Saïd Bouterfa, chercheur historien, spécialiste dans l’interprétation des manuscrits anciens.
Ce scientifique, qui a prévu de donner une conférence au palais Hadj Ahmed Bey à l’occasion du nouvel an berbère, 2964, nous a précisé qu’il mène une enquête portant sur l’aspect symbolique et historique de Yennayer en Algérie. «Yennayer a un lien étroit avec la saison agraire qui commence à compter du 21 décembre, c’est un rite d’accompagnement et nos ancêtres le pratiquaient pour invoquer la baraka pour une saison prospère, cette tradition a été effacée de la mémoire collective durant la période coloniale, et il faut dire qu’à l’indépendance, Yennayer ne figurait pas parmi les priorités sociales, c’est à partir des années 1990 qu’a été établie une politique de réhabilitation du patrimoine immatériel de l’Algérie, entre autres celui-ci», explique notre interlocuteur.
La date du 12 janvier pour célébrer Yennayer suscite l’étonnement de Saïd Bouterfa qui nous dit à ce propos : «Je trouve qu’il aurait été plus logique de le faire plutôt coïncider avec le 1er janvier, d’après mes recherches, il s’agit d’une mise à jour du calendrier julien qui n’a pas eu lieu après les réformes opérées sur le calendrier lunaire.» Pour rappel, les investigations de notre interlocuteur ont aussi porté sur d’autres aspects de Yennayer, entre autres, culinaires, agricoles et artistiques.
Par ailleurs, il nous a paru important de connaître le côté académique de la signification de Yennayer. Nous avons pour cela recueilli le témoignage du doyen de la faculté de littérature et de civilisation islamique, Smaïl Samaï (université des sciences islamiques Emir Abdelkader), que nous avons rencontré en marge du colloque national sur «La Révolution algérienne dans les écrits historiques contemporains». Selon lui, «c’est une fête très ancienne qui a un lien direct avec la terre et l’agriculture, elle est surtout connue en Afrique du Nord ». Il précise qu’au départ, les ancêtres la célébraient pour se rapprocher de leurs divinités.
O.-S. Merrouche
El Watan
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