CHAOUKI-LI-QACENTINA

CHAOUKI-LI-QACENTINA

LE ROCHER DE CONSTANTINE

LE ROCHER DE CONSTANTINE

 

SOMMAIRE

 

I. Situation géographique. - II. Modelé du sol. - III. Architecture du sous-sol. IV. Le canyon de Constantine. - V. Genèse du canyon de Constantine. ­Vl. Autres canyons et phénomènes de capture dans le bassin du Rhummel. ­VII. Sources thermales. - VIII. Importance de la position de Constantine.

 

I. - SITUATION GEOGRAPHIQUE.

 

Le rocher de Constantine fait partie de la ceinture de tables calcaires qui entourent le Djebel Ouach à l'Ouest et au Sud. Un profond canyon de l'Oued Rhummel le divise en deux parties: l'une, qui porte la ville, à l'Ouest; l'autre, le Djebel Sidi Mcid, à l'Est. Une large vallée, dans laquelle ne coule qu'un simple ruisseau, l'Oued Mêla, sépare cet ensemble du Djebel Chettabah. Le Djebel Chettabah et le Djebel Ouach forment les monts de Constantine, reliefs du Tell intérieur de la Numidie, encadrés par les dépressions et les plateaux de Constantine, au Nord et au Sud, par le Ferdjioua, à l'Ouest, par les monts de Guelma à l'Est1.

 

Il. - MODELE DU SOL.

 

Le rocher de Constantine est constitué par des calcaires massifs éo-et mésocrétacés, de couleur grise ou d'un gris blanchâtre2. Une assise marneuse s'y remarque vers le tiers supérieur : elle correspond à peu près à la limite des étages cénomanien et turonien.

La masse calcaire qui porte la ville a l'aspect d'un prisme à base trapézoïdale. Les arêtes de ce prisme correspondent sensiblement aux quatre points cardinaux: celui du Nord est couronné par la citadelle (kasbah) ; celui de l'Ouest portait autrefois le Bordj Asous, vers l'emplacement actuel de la préfecture; celui du Sud était surmonté par la koubba de Sidi Rached; celui de l'Est fait face au seul pont (Kantara) qui pendant fort longtemps a relié la ville au Sidi Mcid. La grande diagonale du trapèze formant le plan supérieur du prisme est dirigé N-S; sa surface présente, pour une longueur de .1 km environ, une différence de niveau de 110m (alt, max. du rocher, angle Nord: 644; alt. min. angle Sud : 534)3.

Le profond canyon creusé par le Rhummel occupe les faces Sud-est et Nord-est du prisme. D'importants escarpements correspondent à la face Nord-Ouest, tandis que, au Sud-ouest, un isthme de 300m de largeur, compris entre des murailles à pic, relie le rocher au Koudiat-Ati4.

Les indigènes ont appelé Constantine el bled el haoua, expression qui signifie à la fois « cité aérienne » et « cité du ravin », mais aussi « cité des passions ». Si les deux premières acceptions de Bled el haoua se réfèrent à la situation topographique de la ville, la dernière révèle l'état moral de sa population, qui confinée dans un isolement relatif, a dû être vouée, dans tous les temps, à de violentes réactions internes5.

Le Djebel Sidi Mcid, couronné par un fort qui s'élève à l'altitude de 725m, domine de 130m le Kef Chekara, le point culminant de la ville. Sa surface s'abaisse à la cote 600 vers l'usine à gaz, en face d'el Kantara : elle présente donc une pente de 125m sur 1 km environ.

Ses contours assez irréguliers sont limités, au Sud-ouest, par le canyon du Rhummel el se terminent, au Nord-Ouest et au Nord-est, par d'imposants abrupts; au Sud-est, il est séparé du Mansoura par le faible vallonnement du Chabet Ain el Areb.

Le plateau qui le couronne, entouré de multiples corniches, n'a pas subi de la main de l'homme d'aussi profondes modifications que le rocher qui porte Constantine. Ses escarpements sont restés à peu près intacts. Ceux du Nord-Ouest, particulièrement exposés aux pluies, offrent un aspect ruiniforme très caractéristique, dû à l'association de différentes formes de relief, tours crénelées, arêtes déchiquetées, petites aiguilles rocs en surplomb, etc.

Le versant Sud-est, soumis à l'active érosion des eaux de ruissellement venues de la crête Nord-Ouest, présente de vastes champs de lapiez, ciselés d'étroits sillons irrégulièrement anastomosés, larges de quelques centimètres, profonds parfois de plusieurs mètres, que séparent tantôt de minces lames tranchantes, tantôt de larges bourrelets plus ou moins arrondis.

L'assise marneuse intercalaire détermine dans le profil des murailles périphériques du Sidi Mcid une rupture de pente, bien visible surtout au-dessus de la route de la corniche.

 

III. - ARCHITECTURE DU SOUS-SOL6

 

Le rocher de Constantine est un témoin, resté en surélévation, de la retombée Sud-Est d'un large anticlinal disharmonique dirigé WSW-ENE. La retombée Nord-Ouest de ce pli est effondrée. L'axe en est jalonné par le lambeau triasique du Sidi Bou Chakour, dans le Djebel Chettabah.

L'anticlinal de Constantine - Sidi Mcid dessine une série de rebroussements, déterminés par une déviation de l'axe du pli à la rencontre d'une ligne tectonique SSW-NNE, qui semble, pendant l'Oolithique, l'Eocrétacé et le Mésocrétacé, avoir joué le rôle d'un géanticlinal secondaire, formant un relief sous-marin sur l'emplacement duquel s'édifia une puissante série de calcaires zoogénies, dont le rocher de Constantine n'est qu'un élément dissocié.

Les rebroussements successifs qui accidentent le rocher se sont traduits par un champ de fractures, en relation manifeste avec le gauchissement des strates rigides du calcaire. Dans ce champ, les lignes de rupture sont constamment groupées en deux systèmes conjugués, dont l'un correspond à l'allongement du pli, c'est-à-dire à la direction des bancs, et l'autre à leur inclinaison.

Le plus méridional des groupes, vers Sidi Rached, comprend des fractures SW-NE et NW-SE. Le suivant est Formé d'accidents SSW-­NNE et WNW-ESE. Le troisième est composé de cassures SW-NE et NW-SE, comme le premier. Le quatrième renferme des dislocations W-E et N-S.

Chaque groupe est constitué à la fois par des ruptures à déplacements verticaux, constituant de petites failles, el d'autres ruptures simplement diaclasiques, sans déplacements verticaux. Les premières limitent un certain nombre de compartiments rocheux disposés en gradins inclinés. Il est à noter que dans les angles dièdres de cette surface réglée se sont conservés sur plusieurs points du calcaire turonien de Sidi Mcid, des paquets de marnes néocrétacées, notamment: 1° au-dessus du deuxième tunnel de la voie ferrée, entre deux failles

NE-SW; 2° au voisinage du fort, le long d'une faille NW­SE; 3° entre l'ancien et le nouveau cimetière juif, également le long d'une Caille NW-SE; 4° auprès de l'hôpital et du lazaret, contre deux failles NE-SW.

Le même dispositif a dû se retrouver dans le rocher de Constantine; mais, ici, les marnes ont été partiellement ou totalement enlevées à diverses époques, au cours de l'extension de la ville. Nonobstant cette « érosion humaine », les petits jardins des quartiers arabes, la présence même de simples arbres isolés, dans des cours de maisons indigènes, au-dessus de Sidi Rached, au Sud du carrefour Perrégaux el au-dessous du lycée, sont autant d'indices de la conservation toute locale de lambeaux marneux néocrétacés.

La toponymie, d'ailleurs, nous révèle l'existence, à la surface du rocher de Constantine, de deux accidents topographiques remarquables : 1° el Rhedir Bou el Rharat, au Sud de la rue d'Orléans; 2° el Batha, au Nord de la grande mosquée. Le premier de ces deux noms s'applique à un bas-fond naturel où l'eau séjournait (rhedir); le second, à un bas-fond à sec (batha). Tous deux devaient se trouver situés sur la lèvre abaissée d'une faille SE-NW, se dirigeant du carrefour Perrégaux vers le Nord du Bordj Asous. La surface de cette lèvre abaissée était certainement constituée par un revêtement de marnes néocrétacées, qui retenaient les eaux.

Le profil des rues actuelles du quartier Sud de la ville offre une série de gradins ayant nécessité la construction d'escaliers, dont ils ont été peut-être les premiers éléments. On peut suivre ces gradins dans la série des rues parallèles de Sidi Rached. Une observation attentive permet de reconstituer ainsi le tracé d'au moins six abrupts" qui découpent la presqu'ile de Sidi Rached en sept compartiments limités chacun par une raille NE-SW, parallèlement à la diaclase de rentrée du canyon.

Des travertins du Pliocène récent subsistent encore en trois points du Sidi Mcid : 1° au fort, où ils surmontent des sables marneux jaunes; 2° derrière l’hôpital civil; 3° au- dessus du lazaret, où ils sont superposés à des sables également pliocènes récents, à des travertins ­pliocènes anciens et à des poudingues miocènes pontines.

Ces travertins ont été  eux-mêmes affectés par d'importantes dislocations, dont témoignent les altitudes variées auxquelles on les l'encontre: 670m à l'hôpital, 681m au lazaret. 185m au fort. Des mouvements tectoniques ont donc continué à affecter le rocher de Constantine après leur dépôt. Plus au Nord et plus au Sud, on retrouve d'ailleurs les mêmes formations constituant de larges nappes, entre- 785m et 610m à Bou Keira, entre 718m et 660m au Mansoura7.

A notre époque, le rocher de Constantine a été le théâtre de fréquents tremblements de terre. Des secousses particulièrement violentes y ont été ressenties à diverses reprises, notamment en 1857, 1871,1883, 1896. Le dernier grand séisme, qui eut lieu le 3 août 1908, causa des dégâts de quelque importance, non seulement à la ville même, mais encore dans plusieurs localités des environs, particulièrement au Hamma, à Bizot el à Smendou, L'ébranlement atteignit tout particulièrement la zone voisine de l'anticlinal de Constantine, anticlinal qui semble, depuis le Miocène jusqu'à l'époque actuelle, avoir toujours été un obstacle à la propagation des mouvements de l'écorce terrestre. En s'opposant à leur translation normale, il détermine à son voisinage l'accentuation maximum de l'effort des poussées successives8.

 

IV. - LE CANYON DE CONSTANTINE.

 

Le canyon de Constantine, long de 2800m, présente, au début, une profondeur de 35m (alt. de la surface du rocher: 534m ; alt. du niveau d'eau du Rhummel à l'étiage, 499).

Les parois de la gorge, légèrement inclinées l’une vers l'autre, dans la zone supérieure, se rapprochent d'abord graduellement, puis deviennent verticales, surplombant alors le fond du torrent, qui, plus bas, les a excavées en y entaillant sa cuvette au fond étroit et tortueux.

A la hauteur du carrefour Perrégaux, les eaux du Rhummel s'engouffrent sous une voûte naturelle formée de travertins, qui s'appuient de part et d'autre sur le rocher crétacé. L'altitude relative de cette arche n'est pas telle que, lors des grandes crues, elle puisse livrer passage à toutes les eaux que collecte le canyon, et celles-ci parfois la submergent,

A el Kantara, le torrent tourne presque à angle droit, abandonnant son orientation première SW-NE, pour aller droit au Nord-Ouest; au sommet de l'angle que forme alors son cours, vient déboucher l'unique affluent du ravin, le Chabet Ain el Areb, appelé plus en amont Chabet Sfa. Celui-ci prolonge exactement en direction le premier secteur de la gorge. Après avoir suivi le fond de la dépression qui sépare le Mansoura du Djebel Sidi Mcid, il aboutit presque nu fait de la paroi du canyon, sans qu'aucune indentation importante de la falaise marque son confluent.

Les deux systèmes de lignes orthogonales qui découpent le rocher correspondent exactement aux deux orientations principales des failles et des diaclases qui l'ont affecté : ainsi, non seulement le tracé du canyon est intimement lié à la direction des cassures du calcaire, mais il en est de même du tracé du seul affluent qui vienne s'y déverser.

Indépendamment de l'arche du carrefour Perrégaux, d'autres grandes voûtes naturelles recouvrent le ravin, à partir et en aval d'el Kantara.

Ces voûtes naturelles, sous lesquelles disparaissent à plusieurs reprises les eaux du Rhummel9. semblent avoir été primitivement au nombre de deux seulement. L'une d'entre elles, celle située en amont, a été, par la suite, rompue en trois tronçons, inégaux d'ailleurs et voisins les uns des autres. Elle est constituée, dans son ensemble, par la soudure de deux séries de couches travertineuses concentriques, dont les centres réciproques se trouvent, en regard l'un de l'autre, sur chacune des parois du ravin. La clé de voûte de cet ensemble domine de 40m le plan d'étiage du Rhummel à l'amont et de 75m à l'aval.

La seconde arche, qui se montre à 100m plus bas, ne comprend qu'une seule série de couches travertineuses, dont le centre de dépôt est situé sur la paroi de droite du ravin. Aujourd'hui très réduite, terminée en amont et en aval par des surfaces concaves celle arche, limitée sans doute autrefois par de larges surfaces convexes, offre il l'écoulement des eaux une ouverture de 70m de hauteur.

Plusieurs placages de travertins se rencontrent encore le long des flancs crétacés du ravin; ils peuvent correspondre à d'autres anciennes voûtes naturelles entières, ou bien figurer la naissance de voûtes incomplètement formées.

Les deux grandes arches naturelles actuellement existantes ont ce-caractère commun que leurs pieds-droits s'appuient directement sur la saillie calcaire qui surplombe le fond du Rhummel, et que la seconde précède de peu les superbes cascades de Sidi Mcid, d'où les eaux du Rhummel se précipitent avec fracas d'une hauteur de 80m (alt. du sommet des cascades: 541; alt. de leur base: 461m). Le sommet du rocher de Constantine, qui atteint 664m, domine cette base d'une hauteur de 203m.

 

V. - GENÈSE DU CANYON DE CONSTANTINE10.

 

A côté de l'importante fracture qui forme son ravin, le rocher de-Constantine présente, ainsi que j'ai déjà eu l'occasion de le dire, un grand nombre d'autres cassures de moindre importance. Le remplissage de plusieurs d'entre elles par une argile rouge, remplissage souvent précédé du dépôt de travertins le long des parois calcaires, a dû s'effectuer au cours de la période quaternaire ancienne (postpliocène). C'est ce que semble indiquer la faune qui y a été reconnue par P. Thomas11: Cheval de Sténon, Mouflon, grand Bœuf, Rhinocéros, Hippopotame. Ainsi, le remplissage de ses principales diaclases remonterait au milieu du Postpliocène (Sicilien). C’est-à-dire au temps où se formaient les dépôts des plages et terrasses élevées de  150m ou de 100m au-dessus du niveau actuel de la Méditerranée12,

Quant au déblaiement des sédiments qui reposaient sur les calcaires, il aurait commencé au début des temps postpliocène, et se serait continué à la suite des changements de niveau de base déterminés par les différents mouvements négatifs attestés par les terrasses étagées qu'on peut observer autour du

 Rivage actuel13.

Lors du dépôt des terrasses de 15-20m, il devait exister, sur l'emplacement du canyon, un ravin dont les berges présentaient une pente relativement douce. Ce sont ces anciennes berges qui forment aujourd'hui la partie supérieure, à faible déclivité, des parois de la gorge du Rhummel.

Ce ravin, qui s'écoulait en sens inverse du torrent actuel, suivait

Fig. 1. - Plan de Constantine. Échelle, 1 : 15 000.

plus ou moins exactement le pendage des couches calcaires, ainsi que cela se produit généralement au début da l'établissement d'un réseau hydrographique.

A celte époque les eaux du Rhummel ne visitaient point cette zone.

Elles empruntaient, depuis le début du Pléistocène, la vallée synclinale du Chabet Hal el Merdj el de l'Oued Mela, qui raccorde en ligne droite les thalwegs situés en amont du polygone d'artillerie et en aval du pont d'Aumale.

Mais, sous l'influence d'un important déplacement de leur niveau de base, au début du Quaternaire récent, le Rhummel se fraya un chemin plus long, qui lui permit de retrouver rapidement son profil d'équilibre. Ses eaux commencèrent par dissoudre les parois calcaires des cassures et des joints au travers desquels elles s'infiltraient. Elles les agrandirent ainsi peu à peu. Puis progressivement, à leur action chimique vint se joindre leur action mécanique, lorsque les fissures, ayant acquis une certaine largeur, se trouvèrent partiellement transformées en cavernes. C'est ainsi que, épousant les principales diaclases du rocher, le Rhummel finit par y creuser une galerie entièrement souterraine, du Sidi Rached à Ain el Rhaba. Dans ce parcours, il finit par capter toutes les eaux superficielles du torrent pléistocène.

Cependant, les strates de la voûte de la galerie se détachaient peu à peu et s'écroulaient dans le fond de la caverne, déterminant finalement des gouffres par où les eaux superficielles allaient rejoindre les eaux souterraines, pour s'écouler avec celles-ci en sens inverse de leur direction première. C'est par ce processus que le canyon acquit sa forme actuelle.

Il est possible que ce travail des eaux ail pu s'effectuer assez rapidement par l'action de crues violentes el répétées, grâce aussi à la forte proportion des éléments sableux entrainés par elles, grâce enfin à la fréquence des tremblements de terre, qui concoururent sûrement il l'écartement des parois du ravin.

Cela explique très simplement pourquoi le niveau de base du principal affluent du canyon, le Chabet Ain el Areb, correspond exactement à l'ancien niveau des eaux dans le ruisseau superposé à la galerie primitive du Rhummel.

De même, les seules cascades importantes du ravin, les cascades de Sidi Mcid, situées tout à fait à l'aval du rocher, constituent encore un niveau de base provisoire pour la section supérieure de la rivière. Un long travail d'érosion aurait eu évidemment pour effet de les ramener en amont.

Le canyon de Constantine est donc le résultat de la superposition de trois actions géologiques principales, la première tectonique (production de diaclases de directions orthogonales), les deux autres corrosives (érosion superficielle par un torrent pléistocène, érosion ancienne et récente du Rhummel)

.

VI. - AUTRES CANYONS ET PHENOMENES DE CAPTURE

DANS LE BASSIN DU RHUMMEL14.

 

Le ravin de Constantine est certainement l'accident topographique le plus curieux de la vallée du Rhummel; mais il n'est pas le seul canyon flue cette rivière torrentueuse ait façonné dans son cours.

Après avoir conservé une orientation générale W -E dans les hautes plaines de Sétif, le Rhummel est affecté, dans sa vallée moyenne, de décrochements qui correspondent chacun à la traversée d'un chaînon des monts de Constantine. Au sommet de l'angle présenté par chacun de ces accidents, ses eaux s'engouffrent dans des cluses profondes (cluse du Grouz, en amont de Constantine; cluse du Kheneg, en aval). Plus au Nord, l'oued recoupe enfin la chaine Numidique à la faveur de nouvelles gorges (cluses des Reni Haroun, dirigées sensiblement en ligne droite du Sud au Nord sur une longueur de près de ~20km). Le principal affluent du Rhummel, le Bou Merzoug, coule également du Sud au Nord, des confins des chotts au voisinage de Constantine, ou il rejoint le Rhummel.

Si l'on examine la répartition des alluvions quaternaires sur les deux rives de celui-ci, on voit qu'elles sont principalement développées à l'amont et à l'aval des gorges des Béni Haroun. La traversée de la chaine Numidique par le Rhummel apparait dès lors comme un phénomène réactivèrent récent.

Au Pliocène ancien et au début du Pliocène récent, la région constantinoise formait certainement un bassin fermé, plus ou moins semblable aux bassins actuels des chotts, ou plus exactement une série de bassins fermés séparés par des rides gréseuses ou calcaires, que, plus tard, l'oued ne put franchie que grâce de multiples décrochements et en creusant de profonds canyons.

Les calcaires-travertins du Pliocène ancien et du début du Pliocène récent, bien développés dans les dépressions du Sud de la chaîne Numidique (Constantine. Guelma), font défaut' dans celles du Nord, (Robertville, Jemmapes, Fetzara). Le creusement de celles-ci est donc postérieur à ces dépôts. Les alluvions de la fin du Pliocène récent (niveau de 200m), qui correspondent au terme ultime du remblaiement néogène, pénètrent, au contraire, dans les dépressions du Nord. Bien développées au voisinage de Robertville, elles indiquent que le Rummel empruntait alors, au Nord de Constantine, le cirque du Hamma, le seuil de Bizot, la vallée du moyen Smendou, le seuil de Condé, la haute et la moyenne vallée du Safsaf. L'altitude relative du seuil de Bizot, qui domine le Rommel de 200m, permet de dater très exactement ce stade hydrographique.

Au delà de Robertville, le Rhummel devait gagner les dépressions actuelles de Jemmapes et de la Gueraa Fetzara. Sur les bords de celle-ci, les alluvions du niveau de 200m sont largement étalées autour de Penthièvre.

Le Rhummel aboutissait alors à la mer dans le fond du golfe de Bône. La terrasse d'abrasion relevée vers 204m, par Mr le général de Lamothe15 sur les pentes orientales de l'Edough, marquerait le littoral de cette époque.

-Le cours du Rhummel ressemblait à ce moment, par son tracé, à la Medjerda actuelle: au lac de

Porto-Farina correspondait le lac Fetzara; aux plaines de Téboursouk, les dépressions de Jemmapes et de Saint-Charles; aux plaines de Souk el Arba, les dépressions de Constantine; à la traversée des monts de Souk Ahras, celle des monts de Constantine. La Medjerda, en effet, est certainement restée, avec sa direction

W -E, à un stade hydrographique plus ancien que celui auquel est arrivé le Rhummel : tandis que la vallée de la Medjerda demeure longtemps parallèle aux plis de l'Atlas, le Rhummel les recoupe en un grand nombre de points.

Il est possible que la côte actuelle, entre Djidjelli et Bône, date partiellement du Quaternaire et que l'ensemble de la Kabylie de Collo et de l'Edough continue de former, jusqu'à une époque géologique assez récente, un massif amygdaloïde comparable à la Grande Kabylie d'aujourd'hui. Les effondrements qui ont découpé le rivage du golfe de Stora seraient alors postérieurs aux terrasses du niveau de 200m. Ils seraient contemporains du mouvement négatif qui a suivi.

Celui-ci aurait déterminé: 1° la capture du moyen Safsaf par le bas Safsaf, à la hauteur de Saint-Charles; 2° la capture du moyen Rhummel par le bas Rhummel actuel, à la hauteur du Hamma. Le creusement des cluses du Kheneg, sur le nouveau tracé du Rhummel, el de Takouk, sur celui du Smendou, aurait commencé à celle époque.

Plus récemment, lors du mouvement négatif postérieur au dépôt des terrasses de 150 m et de 100m, le haut Smendou aurait été capté par le moyen Smendou, aux dépens du Safsaf, à la hauteur de Condé. En même temps était incorporée au bassin du Rhummel la zone Sud des plateaux de Constantine (moyenne "allée du Rhummel, au douar Ouled Arema; moyenne vallée du Bou Merzoug, au voisinage d'Ouled Rahmoun).

Postérieurement à la formation des terrasses de 50m et de 30m, c'était le tour de la zone limitrophe des plateaux et des plaines (moyenne vallée du Rhummel vers Oued Athmenia; moyenne vallée du Bou Merzoug vers el Guerra). A la même époque, commençait à se creuser la cluse du Grouz.

 Enfin, au Néopléistocène ancien, à la suite de la formation de la terrasse de 15m – 20m, le bassin du Rhummel s'étendait jusque dans la zone Nord des Hautes Plaines: encore aujourd'hui, une rupture de pente bien nette marque souvent la limite septentrionale des cuvettes autrefois fermées de cette zone (Oued Seguin-Telergma, etc.),

L'emplacement des étapes successives par lesquelles est passé le cours du fleuve se reflète dans le profil en long du thalweg de ce cours d'eau, tel que l'a tracé Mr É. -F. Gautier16. Ce profil dessine, depuis Oued Athmenia jusqu'aux Béni Haroun, une série d'angles aigus qui marquent sensiblement les emplacements des captures décrites ci-dessus: ces angles aigus correspondent aux cluses du Grouz, de Constantine, du Kheneg et des Béni Haroun. Dans l'ensemble, elles déterminent la division du cours du Rhummel en trois secteurs:

1° Secteur amont, voisin du profil d'équilibre, dans les Hautes Plaines;

2° Secteur intermédiaire, très éloigné du profil d'équilibre, dans les monts de Constantine et la chaine Numidique :

3° Secteur aval, voisin du profil d'équilibre, dans la Kabylie de Collo.

Les secteurs amont et aval devaient avoir acquis leur profil d'équilibre avant les phénomènes de capture qui ont déterminé la physionomie du secteur intermédiaire. Or, rien n'indique que l'érosion y ait travaillé activement au Pliocène ancien; au contraire, le dépôt des calcaires travertins de cet âge semble correspondre à une phase de calme dans le régime des eaux courantes. Dès la fin du Miocène, les vallées des Hautes Plaines et de la Kabylie seraient donc arrivées au stade de maturité. Cette conclusion est confirmée par les données géologiques, qui nous montrent le Pontien bien développé dans les Hautes Plaines, sous forme de poudingues rouges et de sables.

Ainsi, les formes du relief dans la Numidie semblent avoir été modelées en grande partie dès l'époque miocène.

Une autre constatation parait se dégager de l'étude morphologique de la vallée du Rhummel. C'est la prédilection de cet oued, et des cours d'eau algériens en général, pour le creusement de gorges dans les calcaires, On a l'impression que ces cours d'eau, rencontrant une ride montagneuse formée de calcaires, de grès et d'argiles, choisissent de préférence la zone calcaire pour y entailler leur lit. Les causes déterminantes de cette apparente prédilection paraissent résulter de la double prédominance de l'érosion souterraine diaclastique sur l'érosion superficielle et de l'érosion par décomposition chimique sur l'érosion par désagrégation mécanique.

 

VII, - SOURCES TUERMALES17.

 

La complexité de la circulation souterraine, dans le rocher de Constantine, doit être extrême, Certaines parties de la masse calcaire, ayant été dissoutes par les eaux d'infiltration, ont donné naissance à des grottes plus ou moins spacieuses. Des barrages naturels ont pu dès lors y déterminer la formation de lacs, comme celui rencontré en 1907 sous l'hôtel de Paris18.

Toutefois, une grande partie des eaux qui s'infiltrent dans les fissures des calcaires de Constantine s'en vont à de grandes profondeurs, où leur température s'élève considérablement. Elles remontent ensuite rapidement vers la surface et donnent naissance à des sources chaudes, qui marquent les intersections des principales lignes de dislocation du rocher.

La source de Sidi Rached émerge à l'entrée du ravin, sur sa rive droite, à l'altitude de 501m, soit à 2m environ au-dessus du niveau du Rhummel. Ses deux griffons d'émergence sortent d'une grotte en partie naturelle, en partie creusé  par la main de l'homme. Cette source marque la rencontre d'une diaclase SW-NE (canyon) et d'une faille NW-SE (bord Sud du rocher).

L'Aïn Chekka sourd sur la rive droit du ravin, au-dessous du carrefour Perrégaux, à 8m au-dessus du torrent, au croisement d'une diaclase SW-SE (canyon) et d'une Caille NW-SE (carrefour Perrégaux).

L'Aïounet el Fould prend naissance au pied de l'ancien Bordj Asous, près de la route de Philippeville, vers le point de recoupement de deux failles, l'une NW -SE (bord Sud du rocher), l'autre SSW – NNE  (bord Ouest du rocher).

La source de Sidi Mimoun jaillissait autrefois près de l'intersection de deux failles, rune SSW – NNE  (bord Ouest du rocher), l'autre NW-SE (carrefour Perrégaux]. Son orifice de sortie était situé à l'altitude de 578m, vers les deux tiers de la hauteur de l'abrupt rocheux, à peu près sur l'alignement du mur qui sépare l'hôpital militaire de la caserne d'infanterie dans la kasbah. Une construction voûtée, d'époque romaine, recouvrait cette source, Une poterne s'ouvrant dans le mur de la citadelle el un escalier taillé dans le roc permettait de descendre à ces thermes, que visitèrent successivement Peyssonnel19, Shaw20, A, Ravoisié21, H. Fournel22 et L. Ville23.

H. Fournel dit que, de son temps, les bains de Sidi Mimoun étaient très fréquentés par des indigènes. L. Ville indique, pour la source qui les alimentait, le chiffre respectable de 2 à 3L d'eau par seconde; cette eau était alors utilisée par un lavoir. Ch. Vars24 nous apprend que, avant 1894, les thermes de Sidi Mimoun avaient presque complètement disparu sous les décombres que l'on projetait de la kasbah. L'état d'abandon dans lequel était tombé cet ancien établissement thermal ne peut s'expliquer que par une considérable diminution du débit de la source, peut-être sous l'influence des tremblements de terre.

Une exsurgence que L. Ville a rattachée à celle de Sidi Mimoun, avec l'épithète de « source inférieure », émerge à l'altitude de 440·, dans le plus ancien des moulins Lavie. Elle est située à l'intersection d'une faille SSW-NNE (bord Ouest du rocher) et d'une diaclase NW-SE (canyon).

L'Aïn el Rhaba prend naissance plus au Nord, au pied du rocher portant le lazaret, a la hauteur de la sortie du premier tunnel du chemin de fer de Philippeville. Son emplacement correspond sensiblement au croisement de deux failles, l'une SSW-NNE.: (bord Ouest du rocher), l'autre W-E (bord Nord du rocher). Ses différents griffons sont répartis sur une hauteur de 15m; ils sortent de grottes, dont l’une au moins, Bourma el Rhabia, semble noir été partiellement creusée par les Romains.

Le dépôt de travertins formé par cette source remonte à une grande hauteur le long de la paroi calcaire du rocher, contre laquelle il constitue un placage d'épaisseur variable, que recoupent la route de .la corniche et la voie ferrée. Non loin du pont d'émergence primitif de la source, s'ouvrent deux grottes qui ont fourni des restes d'industrie du Paléolithique moyen et du Néolithique. La présence presque constante d'une station humaine dans ces cavernes depuis le Pléistocène moyen semble liée à l'existence même de la source chaude. Celle-ci a vu son niveau s'abaisser très sensiblement au cours de l'ère quaternaire: il semble, d'ailleurs, que ce soit là un phénomène général dans la région, car je l'ai observé au Hamma et à Hammam Meskoutin, où des travertins de même faciès ont aussi commencé à se former au Pléistocène moyen25.

Les voûtes du Rhummel sont elles-mêmes, comme j'ai eu l'occasion de le dire, des dépôts d'anciennes sources thermales: la première voûte est précisément située à l'intersection des deux diaclases SW-NE et NW-SE du canyon; la deuxième, à l'intersection d'une faille SW-NE (Lycée-hôpital) et d'une diaclase NW-SE (canyon).

Toutes les sources chaudes du rocher de Constantine donnent des eaux thermales simples, ne devant leur température élevée (28° en moyenne) qu'à la profondeur d'où elles arrivent. Elles ne sauraient, en aucune façon, être en relation avec des phénomènes volcaniques. Elles sont, d'ailleurs, peu minéralisées. Seule, la proportion du carbonate de chaux est relativement élevée. Leur débit (Aïn el Rhaba: 82L à la seconde) paraît hors de proportion avec l'étendue assez restreinte de l'affleurement des calcaires. Aussi est-il bien possible qu'une partie des eaux du Rhummel s'engouffre dans les nombreuses fractures du rocher que recoupe le canyon; ces eaux reparaitraient ensuite sous la forme d'eaux thermales, particulièrement vers le point d'affleurement le plus bas du rocher, à l'Ain el Rhaba.

 

VIII. - IMPORTANCE DE LA POSITION DE CONSTANTINE.

 

Vraisemblablement, la plate-forme supérieure du rocher de Constantine commença par être un simple lieu de refuge pour les indigènes du pays, qui y rassemblaient dans des abris sans doute en partie souterrains, les réserves alimentaires de la tribu. Autour de ce magasin commun, pourvu de murs défensifs et situé au point cul minant du rocher, s'édifièrent sans doute des magasins particuliers, l'ensemble rappelant ainsi les kalaa de la Tunisie centrale et de l'Aurès. La description que Masqueray donne de la kalaa type de .l'Aurès s'applique trait pour trait à Constantine: « esplanade tabulaire isolée de tout autre relief, abrupte el inabordable, sauf en un seul point aisé à boucher ou à défendre, pourvue d'eau, assez vaste pour que toute la tribu puisse s’y tenir au moins momentanément »26.

Or, toute kalaa doit nécessairement devenir à bref délai Un lieu d'échange. Constantine n'échappa pas à cette règle générale. Strabon nous apprend en effet que, de son temps, Cirta était déjà un grand marché pour les indigènes, qui y venaient de fort loin27.

Lorsque les Français arrivèrent à Constantine, les souks (les quartiers marchands) occupaient encore toute la zone médiane du rocher. Ils étaient dominés par la kasbah et la tabia (l'enclos), qui devaient occuper, dans l'antique kalaa, remplacement réservé au magasin commun et aux magasins particuliers. Ce n'est qu'en contre-bas que s'étaient développés les quartiers populeux d'el Kantara el de Bab ed Djebia.

Située sur les confins du Tell et des Hautes Plaines, Constantine était le centre du négoce des productions de l'une et de l'autre de ces deux régions. Le marché aux grains, celui des huiles, une criée des étoffes, des laines brutes et filées y réunissait périodiquement acheteurs et vendeurs. Certains de ces marchés se tiennent encore aux mêmes emplacements que jadis; d'autres, dont le souvenir seul subsiste, ont donné leur nom aux quartiers de Rahbet es Souf et de Souk el Ghzele.

La petite industrie avait également trouvé place dans les souks le long d'une rue S-N, partant de l'emplacement occupé aujourd'hui par le théâtre. Les professions s'y groupaient ainsi: d'abord les selliers, puis les cordonniers, ensuite les forgerons, etc. Seuls les tanneurs étaient cantonnés à part, au bord du canyon, dans le quartier d'Eche chott (la rive).

Dans les anciens souks persistent encore aujourd'hui les principaux éléments commerçants de la population, les Juifs dans les quartiers Nord, les Mzabites dans les quartiers Sud, tandis que les Français prédominent dans les hauts quartiers (kasbah, labial, et les Berbères dans les bas quartiers (Kantara, Bab ed Djabia).

L'évolution économique contemporaine a profondément modifié .les conditions du développement de l'antique cité berbère. Le grand marché du Tell et des Hautes Plaines est devenu un important nœud -de voies ferrées: la plupart des marchandises qui y étaient entreposées jadis s'en vont directement, aujourd'hui, à la mer ou dans le haut pays. Toutes les voies ferrées de la région, qu'elles soient construites ou en projet, ne divergent pas de l'emplacement même de la ville actuelle. Mais toutes s'embranchent sur le tronçon principal dans des gares du voisinage de Constantine. Cette ville demeure le centre de réparations de tout le matériel roulant. La vieille cité berbère acquiert de ce fait un certain caractère industriel, qui contraste singulièrement avec la physionomie essentiellement agricole des autres villes de la Numidie. Certes, Constantine n'est pas une ville industrielle au sens propre du mol. Le grand outillage des moyens de transport n'y est pas créé. Mais le matériel importé y trouve des ateliers de réparation déjà suffisants et qui ne manqueront pas de se développer suivant les besoins.

 

                                L. JOLEAUD,

                               Dr ès Sciences,

                              Collaborateur au Service

                               de la Carte Géologique de d’Algérie.

1 . L. JOLEAUD, Les grandes lignes directrices de l'orographie en Numidie (Bul. Soc. Géog. Alger, XVIII, 1913, p. 502-509). - Voir aussi: AUGUSTIN BERNARD  et F. FICHEUR, Les régions naturelles de l'Algérie (Annales de Géographie, XI. t902.

p. 353 et suiv.).

2 . L. JOLEAUD, Découverte du Valanginien à Ammonites pyriteuses et de l'Albien à Échinides et Ostracés dans le massif du Chettabah, près de Constantine (Algérie) (Duit. Soc. Géol. de France,sér.,  XIV, 1914, n° 7-9, Paris, avril 1916, p. 439).

 - Voir aussi : E. FICHEUR, Compte rendu des excursions du 20 au 27 septembre dans la province de Constantine (ibid., 3° sér., XXIV, Réunion extraordinaire en Algérie, 1896 (Paris, t897), p.1167).

3 Les indigènes comparent Constantine, vue des hauteurs du Mansoura, à un burnous déployé sur un rocher au soleil : au capuchon correspondrait la kasbah : aux extrémités des pans, l’ancien emplacement du bordj Asous et la porte d’el Kantara.

4 « Pareil au bracelet qui entoure le bras, un fleuve, grondant au fond .d’un ravin inaccessible, enserre le rocher qui supporte Constantine; il défend, cette  ville, comme les monts escarpés défendent le nid du corbeau » (Voyage à travers l'Afrique Septentrionale  d’EL-AHDERY, traduction  A. CHERBONNAU,  Journ, Asiatique. 5°sér., IV, 1854, p. 160.) – « Constantine est bâtie sur un rocher que le vide entoure de tous côtés. Comme la bague entoure le doigt ... » (kitab Tarikh qosantina. par EL-H ADJ AHMRD  EL-MOBA, traduction A. DOURNON, Rev, Africaine. LVII, 1913, p. 269.)

5 ABOU HAFS SIDI AMOR EL. Ouzzan écrit dans une lettre à HASSAN ARHA: « cette ville que l'on appelle Constantin e, et qui, anciennement comme aujourd’hui à été surnommée bled el haoua, ne saurait, dans le sens physique de ce mot ni s'étendre ni diminuer. Mais. Dans le sens des passions, elle croit et grandit à mesure que les nuits et les jours se succèdent… » (E. VAYSSETTES Histoire de Constantine sous la domination turque, dans Recueil Notes et Mém. Soc, Archéol-  Constantine, 2° sèr ., I (XI), 1867, p. 298.) –SIDI AHMED EZ ZAOUI, réprimandant le fils d'un bey de Constantine lui dit : « Si tu continués à le livrer au tourbillon des passions, ce tourbillon le précipitera dans l’abîme. » (C. SAINT-CALRRE., Constantine el quelque auteurs, arabe constantinois, dans Rev. Africaine. LVII, 1913. p. 79. Note.)

6 L. JOLEAUD, Etude géologique de la chaine Numidique et des monts de Constantine (Algérie) (Thèse Fac. Sc. Paris, Montpellier, Impr. Montane, Sicardi & Valentin, 1911 [couverture: 1912]). In-8, 437 p., 8fig. croquis, 9 pl. phot. coupes, cartes géol. col.  à 1 : 200000 et à 1 : 20 000 (voir XXIe Bibliographie géographique -1911, N° 757). - SERVICS DE LA CARTE GEOLOGIQUE DE L'AGERIE, Carte géologique détaillée de l'Algérie à 1 :50000, feuille n° 74, El Aria, et notice expectative par L. JOLEAUD, 1908 (1909). - Voir aussi : H. JACOB et E. FICHEUR, feuille n° 73. Constantine, et notice explicative, 1900 (1901).

7 L. JOLEAUD. Sur l’âge de la nature des plissements les plus récents des reliefs intérieurs de l’Atlas tellien orientale (Algérie) (C. r. Ac. Sc. CXLVIII, 1er  sem.  1909. p. 803-804).

8 L. JOLEAUD. Les Tremblements de terre dans la région de Constantine (La Mine Algérienne, tunisienne et marocaine, 15 mars-1er  juin 1909).

9 D'où son ancien nom berbère de souf Djimar (« rivière des défilés obscurs ») : LEON L’AFRICAIN, description de l'Afrique, Lyon, 1556, I, XI. p.438; - L. MARMOL­-CARVAJAL, L’Afrique, Paris, 1667, II, VI, 8, p. 438; - Abbé  J.-L.POIRET, Voyage en Barbarie pendant Les années 1785 et 1786. Paris, 1789. I. 24. p. 165.

10 L. JOLEAUD, Le canon de Constantine (Bull. Soc. Géog. Alger, XII, 1907. p. 237- 243, 2 pl. plan et schémas). - Voir aussi: A. SOULSYRE, Le canon de Constantine (Rev. Se.4°, sér. XV. 1901, p. 235-240); - .R. CHUDEAU. La capture du Rummel (C. r. Congrès Soc. San, Alger, 1905, Section des Sciences, Paris. 1905, p. 62-65, 1 fig. croquis).

11 P. THONAS. Recherches stratigraphique et paléontologique sur quelques formations d'eau douce de l'Algérie (Mém, Soc. Géol. de France, 3° sér, III, n° 2, 1884, p. 29).

12 L. JOLEAUD. Contribution il l'étude du synchronisme des phénomènes quaternaires au Nord et au Sud de la Méditerranée occidentale (Bull. Soc: Linnéenne de Provence, I. 1912, p. 221-233).

13 Après le dépôt, au Pléistocène ancien, des terrasses de 50m el de 30m.

14 L. JOLE AUD, le régime des eaux dans la région de Constantine la Mine algérienne, tunisienne el marocaine, 25 février-25 avril 1908). - L. JOLE AUD et A. JOLY, sur quelques  phénomènes  de capture observés  dans le bassin du haut Rhummel (Algérie) (Ass. Franç. Avancement des Sciences. Compte rendu de la 38° session, Lille, 1909, Notes el Mémoires (Paris, 1910), p. 1216-1220. – L. JOLE AUD sur l’évolution de l'hydrographie quaternaire dans la région de Constantine (C. r .Ac. Se. CL, 1er  sem. 1910, p. 1081-1083). - Voir aussi : A. GRUND. Die Problème der Géomorphologie am Rande von Trockengebielen (Sitoungsber. k. Akad. Wiss. Wien. Math.-­Nat. KL, CXV, Abth. I. 1906, p. 525-551); - A. Joly, la ligue de partage des eaux marines et continentales, dans l'Afrique mineur (Bull. Soc Géog. el Archéol, Oran, XXVII, 1907. p. 223-236) ;- S. PASSARGE, Morphologische Skizze des Atlas zurischen philippevilie und Biskra (Globu, XCIV, 1908, p. 169-174. I. fig. croquis).

15 Gal DE LAMOTHE, les anciennes lignes de rivage du Sahel d'Alger et d'une parti de la côte algérienne  (Mém. Soc. Géol. d. France, 4° sér., I, n° 6, 1911, p. 206).

16 E.-F. GAUTIER, Profils en long de cours d’eau en Algérie-Tunisie (Annales de Géographie, XX, 1911, p.439 et suiv. fig. 4).

17 L. JOLEAUD, Les sources thermo-minérales de la région de Constantine (C. r. congrès intern, Hydrol., Climat., Géol., Thérap., VIII, Alger, 1909 (1910), p. 1045-1046).

18 Le souvenir d'autres cavernes se retrouve dans l'ancien nom du quartier de la cathédrale, Rous ed Douames (les têtes des grottes horizontales, vraisemblablement autrefois habitées : ef. latin domus). - Suivant la légende, une série de souterrains se faisant suite allaient depuis la kasbah jusqu'à Bab el Bled ou Bab el Heninecha (entre Bab el Djabia et Sidi Rached) (Kitab Tarik Qosantina. P. 270-288) ; - voir aussi : E. FAGNAN, Chroniquas des Almohades et des Hafsides de Zerkechi (Recueil Notes et Mém. Soc: Archéol. Constantine,sér., VIII (XXIX), 189(1895),  p, 193. Note 2.

19 J.-A. PEYSSONNEL, Voyage dans les régences de Tunis et d'Alger, I, Paris, 1738, p.304.

20 Voyages de M. SHAW dans plusieurs provinces de la Barbarie et du levant, I, La Haye, 1743, p. 161.

21 A. RAVOISIE, Exploration scientifique de l'Algérie, Beaux-arts, Architecture et Sculpture, I, Paris, 1846, p.15.

22 H. FOURNEL, Richesse minérale de l'Algérie, I. Paris, 1849, p. 202-203.

23 V1LLE, Note, d'un Voyage d’exploration dans les bassins du Hodna et du Sahara, Paris, 1868, p. 39-41.

24 CH. VARS, Cirta (Recueil Notes et Mém.soc. Archéol, Constantine, 3° sér., VII (XXVIII), 1893 (1894), p. 251-252).

           AN N. DE GEOG. – XXVII° ANNEE.

25 L. JOLEAUD, Notice géologique sur Hammam Meskoutin (Algérie) (Bull. Soc. Géol. de France, 3° sér., XIV, 1904, n° 7-9. Paris, avril 1916, p. 423-434, 6 fig. cartes et coupes).

26 ÉM. MASQUERAY, Le Djebel Chechar (Rev, Africaine, XXII. 1878, p. 137).

27 STRABON, XVII, 3. 7.

 



29/08/2010
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