CHAOUKI-LI-QACENTINA

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Le timbre algérien du 1/11/1962 au 1/11/2017 (2e partie)

La belle époque des années 1970


Intimement lié à l’histoire de l’Algérie indépendante, le timbre algérien a vu se développer une thématique riche et bien particulière lors de la période charnière des années 1970, qui a vu défiler d’importants événements nationaux et internationaux. Une époque que de nombreux experts et passionnés de philatélie en Algérie, et même à l’étranger, qualifient d’«âge d’or» du timbre algérien. Les anciens collectionneurs se rappellent encore, avec une grande nostalgie, la notoriété mondiale atteinte par les vignettes postales algériennes, dont la valeur esthétique et la qualité d’impression demeurent inégalées de nos jours.

Il est certain que durant une décennie, le timbre algérien a accompagné tous les bouleversements économiques, sociaux et culturels du pays, à commencer par les fameux plans quadriennaux de développement lancés à partir de 1970. Sur le plan diplomatique, principal champ d’action de l’Algérie à l’époque, l’engagement exprimé à travers la solidarité avec les peuples en lutte pour leur indépendance restera l’un des faits remarquables sur les timbres. Dans ce volet, où l’Algérie était la Mecque des mouvements révolutionnaires, les exemples ne manquent pas. En 1971, c’est Ismaïl Samsom qui entame cette série par un timbre émis à l’occasion de l’Année internationale de lutte contre le racisme et la discrimination raciale. D’autres vignettes seront émises entre 1973 et 1977, en hommage au peuple vietnamien, mais aussi en solidarité avec le peuple d’Afrique du Sud, en lutte contre le régime de l’apartheid, le peuple sahraoui, et ceux d’Angola, de la Palestine, du Zimbabwe et de la Namibie.

Une revue du catalogue philatélique algérien révèle que l’année 1973 est de loin la plus riche en événements portés sur des timbres. On citera surtout l’institution du service national, illustré sur un timbre émis le 21 avril, puis la Révolution agraire, choisie comme sujet d’une figurine sortie le 16 juin, et enfin la fameuse 4e conférence des Non Alignés abritée par l’Algérie en septembre de la même année, portée sur un deux timbres. L’ère du défunt président Boumediène sera également présente sur les timbres des années 1970. Cela se voit sur les figurines postales consacrées à la Charte nationale (27/6/1976), la Constitution (19/11/1976), le Barrage vert (25/11/1976), les élections présidentielles du 16/12/1976, puis la naissance de l’APN le 25/2/1977. En étudiant certaines thématiques des années 1970, on notera que les personnalités «timbrifiées» demeurent encore rares. Après l’Emir Abdelkader dans les années 1960, c’est Lénine qui aura l’honneur de figurer sur un timbre algérien, bien avant des personnalités historiques nationales. C’était à l’occasion du centenaire de sa naissance célébrée sur une figurine sortie de l’imprimerie de l’URSS de l’époque le 29/8/1970. Le leader vietnamien, Hô Chi Minh, sera également de la partie sur un timbre de 1973. Pour la première fois, le défunt président Houari Boumediène apparaîtra sur deux timbres en 1979. Il sera suivi la même année par Cheikh Abdelhamid Benbadis, à l’occasion de Youm El Ilm. Le sport aura également une bonne part durant cette époque, notamment avec l’organisation des Jeux méditerranéens d’Alger en 1975.

Ces derniers resteront gravés dans la mémoire des Algériens qui ont eu la chance de vivre des moments d’intense émotion lors de la célèbre finale de football entre l’Algérie et la France. Ces jeux paraîtront sur deux émissions, dont la seconde sera signée par Sid Ahmed Bentounes le 23/8/1975. Trois années plus tard, Alger abritera les Jeux africains. La Poste algérienne sera au rendez-vous dans deux séries de timbres de l’artiste M. Aziz. Les passionnés des thématiques de la faune et de la flore seront les plus gâtés, en ornant leurs albums avec les belles séries des animaux marins (28/3/1970), celles des fleurs des années 1972, 1973, 1974 et 1978, et les émissions des oiseaux de 1976 et 1977. On ne peut pas parler de timbres en Algérie, sans rappeler les artistes qui ont le plus marqué cette époque. On dira sans aucun parti pris que c’est Mohamed Temmam qui fut le dessinateur le plus en vue durant cette décennie, qu’il a entamée avec sa magnifique série de trois timbres sur les armes algériennes du XVIIIe siècle, émise le 27/6/1970.

Parmi ses innombrables œuvres qui demeurent encore des perles du catalogue philatélique algérien, on retiendra le timbre sur le millénaire de la ville d’Alger (22/12/1973), la série de la dinanderie (1974), celle des broderies en 1976, mais surtout les superbes «Mosaïques des saisons» sorties en 1977. Temmam est connu pour être le père du célèbre timbre-taxe «Epi du blé», émis le 21/10/1972 en 7 valeurs, et qui a connu une remarquable longévité.

D’autres artistes feront une longue carrière comme dessinateurs de timbres, à l’instar de Bachir Yelles, qui a fait ses débuts en 1969, connu surtout par le timbre à usage courant de la mosquée Ketchaoua. Il sera aussi le dessinateur de trois mémorables séries de costumes masculins et féminins de plusieurs régions du pays, illustrant la grande richesse du patrimoine vestimentaire algérien, émises entre 1971 et 1975. On rappelle également la première célébration du 8 Mai 1945 dans une série de 7 valeurs réalisée par Mohamed Cherifi portant les noms des villes Sétif, Guelma et Kherrata, émise le 1/11/1975. Des timbres qui feront longue date sur les courriers postaux.

Par/Arslan Selmane

El Watan



09/11/2017
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