CHAOUKI-LI-QACENTINA

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Première personnalité historique timbrifiée

Le 5 juillet 1965, l’Etat algérien décide de rapatrier la dépouille de l’Emir


Abdelkader, enterré à Damas, en Syrie. Une décision qui survient après le coup d’Etat du colonel Houari Boumediène, ministre de la Défense, qui a destitué Ahmed Ben Bella, mis aux oubliettes de l’histoire de l’Algérie.

Du coup, c’est le fondateur du premier Etat algérien en 1830 qui est tiré des oubliettes, quatre ans après le recouvrement de la souveraineté nationale. L’événement ne passera pas sans être commémoré par l’émission d’un timbre-poste, le 1er novembre 1966, une autre date symbolique, et qui va inaugurer une longue série de timbres (au nombre de 19 jusqu’en 2008) consacrée à cette personnalité mythique et mystique de l’histoire du pays. Le premier timbre dans l’histoire de la philatélie algérienne, qui timbrifie ainsi la première personnalité de l’envergure de l’Emir Abdelkader, et portant son effigie, a été aussi l’œuvre d’un grand peintre algérien, Mohamed Racim.

La même effigie sera émise à six reprises entre 1966 et 1971, en dix valeurs, et en différentes couleurs, dont le fameux polychromé de 0.30 DA, commémorant le 160e anniversaire de la naissance de l’Emir. Un timbre émis en 1968 à 94 475 600 exemplaires. Un record jamais égalé à ce jour. Plusieurs années plus tard, le centenaire de la mort de l’Emir sera commémoré à travers un timbre dessiné par Mohamed Temmam, émis le 22 mai 1983 (l’Emir est pourtant décédé le 26 mai 1883).

Et le cycle continuera avec d’autres thématiques, comme celle consacrée le 16/12/1992 aux monnaies, où l’on a consacré un timbre à la fameuse pièce dite Mohammadia, l’un des symboles de l’Etat fondé par Abdelkader en 1832. Elle sera suivie, en 2005, par l’émission d’une série de timbres illustrant les objets personnels de L’Emir (selle, bottes, gilet et cachet).

En 2008, le bicentenaire de la naissance de l’Emir a été commémoré par une émission, où pour la première fois depuis l’indépendance, la Poste algérienne s’inspire de l’iconographie léguée par la France pour représenter l’Emir Abdelkader. Le timbre central du bloc feuillet affiche le portrait de l’Emir, la poitrine couverte de médailles. Des décorations embarrassantes qui brouillent l’image de l’Emir, héros national.

C’est la 1re fois aussi que la Poste procède à l’émission d’un bloc feuillet contenant trois timbres dentelés, imprimé en Algérie, mais qui n’est qu’un assemblage d’œuvres picturales ou photographiques. L’histoire retiendra que même la Syrie, terre d’exil de l’Emir entre 1855 et le 26 mai 1883, date de son décès, n’a pas raté l’événement du rapatriement de la dépouille de l’Emir par l’émission de deux timbres commémoratifs.

La France, ancienne puissance coloniale, et à travers sa Poste, s’est également intéressée à l’Emir Abdelkader au point de lui consacrer un timbre à l’occasion du bicentenaire de sa naissance en 1808, une date qui a été pourtant corrigée par la Fondation Emir Abdelkader, pour être fixée officiellement en 1807.

La figurine d’une valeur 0,54 euro a été émise le 21 février 2008, et tirée à 2,5 millions d’exemplaires, avec une vente anticipée organisée, la veille, à l’Institut du monde arabe à Paris. Le timbre illustrant un portrait de l’Emir dessiné et gravé par Yves Beaujard, d’après un tableau anonyme, a alimenté une polémique sans précédent, et a failli même créer un incident diplomatique entre l’Algérie et la France, alors que certains spécialistes l’ont qualifié de véritable provocation.

La raison réside essentiellement dans le dessin illustrant l’Emir portant des décorations, dont la fameuse croix, en plus des commentaires ayant marqué cette émission. Un incident qui sera vite classé. 

Par/Arslan Selmane

El Watan



26/03/2015
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