CHAOUKI-LI-QACENTINA

CHAOUKI-LI-QACENTINA

Quand Constantine résistait


Constantine 1836

Les récits de guerre, les rapports d'opérations relatifs aux deux expéditions militaires de 1836 et 1837 qui devaient conduire à la prise de Constantine, permettent d'imaginer le véritable " nid d'aigle " que représentait alors la ville arabo-turque de l'époque. Complètement isolée du reste du monde, la ville surplombait le grand vide des gorges du Rhumel et des falaises à pic de Sidi M'Cid. La partie la plus basse arrière, défendue par des remparts, donnait sur des ravins profonds butant au pied de la colline élevée de Sidi-Aty. Des deux ponts romains détruits, traversant les gorges dans la partie centrale la plus resserrée, un seul subsistait, reconstruit à l'endroit même de la perte de la rivière dans sa percée rocheuse souterraine.

L'attaque menée en Novembre 1836, pour entrer dans la ville par ce pont, fut un véritable désastre.

Celle entreprise aux premiers jours d'Octobre 1837, utilisa les ravins de la partie basse arrière du plateau. L'artillerie installée sur les pentes de Sidi-Aty, réussit à percer une brèche dans les remparts ; une colonne entraînée par le Général Lamoricière, se lança à l'assaut. Les pentes glissantes escaladées avec peine, la brèche atteinte, les troupes se ruèrent dans la ville. Deux autres colonnes purent alors, à leur tour, s'engager sur les traces de la première, mais se heurta aux défenseurs retranchés dans les ruelles étroites. 

L'avancée dut être conduite, maison par maison, rue par rue. 


La descente tragique

Refoulés, les derniers défenseurs essayèrent d'échapper à la mort plutôt que de se rendre, en se laissant glisser dans le gouffre, à la sortie nord des gorges au moyen de cordes. Ce fut un  terrible point final sanglant à la prise de la ville : les cordes coupées ou se rompant sous le poids, des grappes humaines allèrent s'écraser sur les fonds rocheux après une chute de deux cents mètres, comme si elles subissaient le sort des condamnés à mort  ou des épouses adultères victimes des jugements impitoyables des beys .                                                                                                         


Prise de Constantine par H. Vernet

Par/A. Bianco

Publié le 14 août 2018 par Michèle Pontier-Bianco sur  Algérie mon beau pays



04/09/2018
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