CHAOUKI-LI-QACENTINA

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Timbres de la Poste aérienne

Il y a 50 ans, les premiers pas


Bien qu’elles aient toujours existé dans les émissions philatéliques de la période coloniale, les séries de la Poste aérienne en Algérie ne feront leur apparition qu’à partir de 1967. Un retard qui s’explique surtout par la mise en place tardive des structures et des moyens pour développer cette activité stratégique dans l’acheminement du courrier postal par voie aérienne. Historiquement, la Poste aérienne dans le monde a fait ses débuts dès 1870 en Europe, avec l’avènement des aérostats, des sortes de ballons montés, utilisés pour le transport du courrier en France et en Algérie, pour connaître un vrai boom avec l’évolution remarquable de l’aviation durant la Première Guerre mondiale, avant de vivre son apogée dans l’entre-deux-guerres (1918-1939). Il y a 50 ans, l’administration postale algérienne a émis le premier timbre de la Poste aérienne.

Parue le 25/3/1967, cette figurine fait partie des premières œuvres dessinées par J.Combet, sorties de l’imprimerie des PTT de Paris. Elles avaient toutes pour point commun un avion qui survole des villes algériennes. La première fut la ville de Ghardaïa, vue de loin, avec le beau minaret de sa vieille mosquée, qui culmine au sommet de la cité classée avec les villes de la vallée du M’zab au patrimoine mondial de l’Unesco.

Dans la même série, a été représentée la ville d’Oued Souf, célèbre par ses innombrables alcôves, son ciel bleu et ses belles palmeraies. Un troisième timbre suivra le 20/1/1968, représentant une belle vue panoramique du magnifique site archéologique de Tipasa. Trois ans plus tard, le peintre algérien Ismaïl Samsom dessinera les plus beaux sites parus dans la série de la poste aérienne des années 1970, à l’instar de La Casbah d’Alger, sujet d’un timbre émis le 12/6/1971, puis une vue du port d’Oran à partir du boulevard Front de mer (actuel boulevard de l’ALN), sur une figurine parue le 26/2/1972, simultanément à une belle fresque des Gorges du Rhumel de Constantine, où le majestueux pont suspendu de Sidi M’cid relie les deux parties du Vieux Rocher, dominant royalement le ravin traversé par l’oued Rhumel. Une «dérogation» du modèle de la présence de l’avion apparaîtra pour une courte durée sur le fameux timbre bleu émis le 22/3/1979 laissant le ciel libre à trois cigognes au vol. Le retour à l’ancienne représentation sera enfin matérialisé dans la série sortie le 25/4/1991, illustrant les villes de Béjaïa et de Annaba, œuvre de Kamreddine Krim, la première émission sortie de l’imprimerie de la Banque Centrale d’Algérie. Malgré leur prix assez élevé par rapport aux autres types d’affranchissement réservés à l’usage courant et aux envois ordinaires acheminés par route ou par train, ce moyen d’expédition, qui a justifié des vignettes postales spécifiques, a beaucoup voyagé en Algérie, notamment pour les destinations lointaines et sur les colis postaux.

Le dernier timbre de la Poste aérienne est sorti le 22/9/1997, où l’on pouvait voir un avion survolant la corniche jijelienne. Depuis cette date, les philatélistes algériens n’ont plus revu de timbres sur cette thématique, pour des raisons inconnues. En trente ans, le compteur s’est arrêté au chiffre de dix timbres. Pourtant, ces timbres gardent encore leur importance dans le monde auprès des spécialistes de thématiques liées à l’aviation, les pilotes pionniers, les appareils historiques et les villes vues du ciel. En Algérie, la série de la Poste aérienne demeure l’une des thématiques les plus pauvres que les philatélistes passionnés espèrent voir une réelle relance après une absence qui a duré vingt ans.

Par/Arslan Selmane

El Watan



30/03/2017
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