CHAOUKI-LI-QACENTINA

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Œuvres de Mohamed Temmam sur timbres-poste

Un art prolifique d’une grande richesse


 

Durant sa longue carrière, Mohamed Temmam a été l’un des artistes- peintres algériens les plus féconds et les plus prolifiques. L’histoire philatélique algérienne lui doit une production d’une grande richesse. En 18 ans (de 1968 à 1986), Temmam a dessiné 75 timbres répartis sur 36 émissions, soit une moyenne annuelle de quatre timbres. Depuis la première émission philatélique consacrée aux instruments de musique (kouitra, luth et rebab),  le 17 février 1968, à la dernière, illustrant les portes des mosquées (Sidi Okba et Sidi Boumediène), parue le 25 septembre 1986, Temmam a touché à divers thèmes philatéliques.

On le retrouve dans le sport à travers l’émission des Jeux olympiques de Mexico (4 juillet 1968), dans l’histoire, lorsqu’il a peint les belles mosaïques romaines illustrées dans les émissions du 23 novembre 1968, du 5 avril 1969 et surtout celle des quatre saisons du 21 avril 1977, mais aussi dans la thématique de la flore dans l’émission du 27 mars 1972 (jasmin, violette et tubéreuse). Mais le domaine de prédilection de Temmam demeure celui de l’artisanat, pour lequel il a consacré de belles émissions qui magnifient le riche patrimoine culturel algérien.

Cette série fut entamée le 28 juin 1969 par une émission consacrée à la boiserie, le cuivre et le cuir. Le 24 février 1973, Temmam travaille le thème de la broderie, avant de réserver le 21 décembre 1974 une belle émission à la dinanderie, suivie de deux autres sur les bijoux émises le 21 décembre 1978 et le 18 décembre  1980. Les deux dernières émissions parues le 10 février 1983 et le 24 janvier 1985, seront consacrées à l’orfèvrerie.

Temmam s’est intéressé aussi aux sujets de l’actualité, en Algérie, en illustrant surtout la promulgation de la Constitution de 1976 (19 novembre 1976), l’élection à la présidence de Houari Boumediène (16 décembre 1976), l’avènement de l’APN (25 février 1977), le décès de Boumediène (2 février 1979), puis l’élection de Chadli Bendjedid (10 février 1979). En plus du beau timbre dessiné à l’occasion du millénaire de la ville d’Alger (22 décembre 1973), Temmam a réalisé aussi les maquettes du timbre consacré au centenaire de la mort de l’Emir Abdelkader (22 mai 1983) et celui émis en hommage à Ibn Khaldoun (1er septembre 1983).

Né le 23 février 1915 à La Casbah d’Alger, Mohamed Temmam est considéré comme l’un des rares artistes-plasticiens à avoir maîtrisé aussi bien la miniature et l’enluminure, que la peinture de chevalet. Très jeune, il montre des dons pour l’enluminure et la miniature. âgé à peine de treize ans, il entre à l’Ecole d’art de la rue des Consuls, où il s’initie aux arts traditionnels. Remarqué par son talent, il obtient en 1936 une bourse à l’Ecole supérieure des arts décoratifs de Paris.

Pendant son séjour parisien de trente ans, durant lequel il fréquente les milieux artistiques, il fit la connaissance, en 1937, de la femme de sa vie, la chanteuse Bahia Farah. De retour en Algérie en 1963, il devient Conservateur du musée national des Antiquités à Alger, fonction qu’il assurera jusqu’à sa mort. Membre fondateur de l’Union nationale des arts plastiques, il enseigne à l’Ecole nationale des beaux-arts d’Alger. Le décès de Bahia Farah en 1984 l’affectera beaucoup et l’amène à réduire ses activités.  Il s’éteint le 15 juillet 1988 à Alger après une longue maladie. En 2002, deux timbres sont émis en hommage à Temmam par la Poste algérienne, illustrant l’une de ses miniatures et son portrait. 

Par/Arslan Selmane

El Watan



25/12/2015
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