CHAOUKI-LI-QACENTINA

CHAOUKI-LI-QACENTINA

AU LAC DE REGHAÏA


Vagues sur vagues, les oiseaux migrateurs se sont déversés sur le lac de Réghaia. Certains ont pris leur départ des pays scandinaves, d'autres ont accompli leur traversée de la Méditerranée de nuit. Tout un spectacle juste aux portes d'Alger ! Bon nombre de ces bêtes volantes viennent des pays froids pour passer l'hiver chez nous. Ils constituent la composante la plus remarquable de ce site. Pas moins de 200 espèces, entre oiseaux d'eau et passereaux (dont le fameux chardonneret d'El Kadous), ont été répertoriées, soit autant que le parc national d'El Kala, et plus de la moitié de celles connues en Algérie !

L'an passé, 23 000 individus furent patiemment observés dans le cadre d'un comptage. Situé tout près du littoral, face aux marais de la Camargue en France, et à mi-chemin des voies migratoires classiques de Gibraltar et du détroit Sicilo-Tunisien ; le site de Réghaïa représente un lieu de passage et de reproduction non négligeable pour les oiseaux. C'est le lieu de prédilection des ornithologues et autres scientifiques de l'algérois. On y trouve quatre espèces rarissimes et classées sur la liste rouge des espèces mondiales menacées d'extinction. C'est le cas de l'érismature à tête blanche, un canard dont la population mondiale diminue rapidement, décimé en partie par hybridation avec un canard américain. Cet oiseau est estimé à 10 000 sujets seulement. On y trouve également la poule sultane, et la sarcelle marbrée très discrètes dans la végétation. La reproduction de la sarcelle entre le lac et les dunes a été prouvée dès 1978.

Le drainage du marais situé en aval du lac a conduit cette espèce à abandonner ce site pour ce qui est de la nidification, même si quelques individus sont encore observés épisodiquement. Par contre, le fuligule nyroca, un plongeur classé « presque menacé » est présent tout au long de l'année. Il nichait et se reproduisait autrefois sur ce fameux marais mais en aval du lac. D'autres nicheurs remarquables sont observés, comme la talève sultane, le grèbe castagneux et le Canard Colvert. Hélas, certaines espèces d'oiseaux d'eau semblent avoir disparu du site en tant que nicheur tel le grèbe huppé, le blongios nain qui est un petit héron inféodé aux roselières, le petit gravelot dont un couple a niché avec succès en 1977, et le gravelot à collier interrompu.

Ce dernier fut signalé comme nicheur sur le cordon dunaire jusqu'à la fin des années 1970. L'espèce a vraisemblablement disparu en raison de la fréquentation accrue de la plage et de la dune en période estivale. La Sterne naine à elle aussi manifesté des velléités de nidification sur la dune où les dérangements trop fréquents ont fini par la faire fuir. Cependant, plusieurs espèces emblématiques sont régulièrement présentes comme la Spatule blanche, l'Ibis falcinelle ainsi que le Flamant rose dont des sujets bagués originaires de la Camargue en France ou d'Espagne sont régulièrement contrôlés.

Le centre de Réghaïa est d'ailleurs fier de domicilier depuis 2006, l'unique station nationale de bagage d'Algérie et du Maghreb.

Lancée à l'occasion du problème de la grippe aviaire par un simple arrêté ministériel, cette structure attend d'être fonctionnelle par la formation de bagueurs et d'appuis matériel et financier afin de mieux connaître ce fascinant univers des êtres vivants volants.



26/01/2012
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