CHAOUKI-LI-QACENTINA

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BENBADIS OU LES VERTUS DU DIALOGUE ET DE LA TOLERANCE



Cirta bastion chevaleresque, cité des sciences et de la culture, qui a vu naître ses meilleurs fils, déclamée par les poètes de tous les courants et de tous les temps, chantée par le Malouf, coloriée par ses artistes , visitée et revisitée par tant d’illustres personnages comme : El Idrissi auteur de la description de l’Afrique et de l’Espagne au XIIe siècle – Léon l’Africain – Gustave Flaubert – Tchihatchuf – Karl Marx – Théophile Gautier – Guy de Maupassant – Louis Bertrand – Alexandre Dumas – Ibn Khaldoun – Med Laïd El Khalifa – André Gide – Albert Camus – Kateb Yacine – Malek Haddad – Rachid Boudjedra –Abdelkader Alloula – Mustapha Kateb - Tahar Djaout – Youcef Sebti – Med Khadda - et tant d’autres illustres personnages.

Elle qui a vécu très souvent et personne ne nous a convaincus de l’aimer.

Parmi ses meilleurs fils, Cheikh Abdelhamid Benbadis (qui) prônait toujours les vertus du dialogue et de la tolérance. Par son action d’éveilleur de conscience, Ben Badis y aura grandement contribué.

Enseignant, pédagogue, journaliste, rénovateur religieux éclairé, homme de culture, fervent patriote et grand humaniste. Benbadiss ne doutait pas de l’inéluctabilité, pour l’Algérie de se hisser au niveau des nations les plus développées une fois son indépendance recouvrée : « Viendra le jour, disait-il en I936, où l’Algérie atteindra un niveau élevé des progrès matériel et intellectuel, où la politique du colonialisme en général et de la France en particulier changera, où l’Algérie deviendra indépendante et aura des rapports d’égalité avec la France, de pays libre à pays libre ».

Esprit ouvert, intellectuel de progrès, Benbadis prônait en paroles et en actes la tolérance et le dialogue qu’il élevait au niveau de vertus : « Quand le langage est bon (Hassan) les motifs de compréhension s’affermissent, les liens d’amitié se renforcent, le « Portique de la paix » s’étend entre les individus, les familles (spirituelles) et les nations, les esprits et les cœurs se rapprochent, les mains se joignent dans les œuvres d’entraide et de solidarité et de tout cela , il résulte pour l’humanité une paix durable, propice à un progrès continu ».

Beaucoup de ses attitudes illustrent une personnalité qui s’est longtemps définie par rapport à (une personnalité) la transcendance.

Des années durant Ibn Badis s’est senti sommé et privilégié par Dieu. L’Islam le réconcilie avec lui-même.

Benbadis avait commencé à repartir sur toute l’étendue du pays, des pays du Maghreb et du monde arabe les paroles sur le nationalisme algérien, cependant qu’il en exaltait fidèlement les valeurs algériennes.

La pensée de Benbadis a la particularité d’être une action générale qui, quoique provoquée par une situation concrète et déterminée, la dépasse et en crée une autre.

Benbadis fut l’un des plus illustres penseurs que possédât l’Algérie, l’une des figures de l’histoire d’Algérie et l’un des artisans du prestige de l’Algérie. Génial dans la mesure où la sagesse frise l’habileté et peu scrupuleux quand il s’agissait d’atteindre le but qu’i s’était fixé, Benbadis était d’une intelligence peu commune pour ne pas dire que personne avant lui ne s’était autant dépensé au service de la liberté.

Déjà, dans sa jeunesse on le disait clairvoyant, visionnaire. Son appétit d’éclaireur était tel qu’après ses prêches, on le vit, l’air sombre et préoccupé, et que, la nuit n’arrivait pas à retrouver le sommeil. A des fidèles qui lui demandaient la raisonde cette inquiétude, Benbadis qui se trouve au bord de l’épuisement répondit que l’Algérie l’empêchait de dormir. Puis comme s’il pressentait la guerre, Benbadis poursuit : « Viendra le jour où le peuple algérien sera confronté au spectre de la violence coloniale ».

Dans son ermitage, Benbadis ne cessait de proclamer une Nahda Algérienne et tout en s’appuyant sur des textes régissant l’association des Oulémas Algériens et dont voici quelques extraits : L’Islam est la religion de Dieu : c’est l’émanation directe et réelle de Dieu qui l’a inspirée à ses envoyés et a chargé, après l’avoir perfectionnée, son prophète Mohamed, le dernier des prophètes, de la transmettre à ses créatures.Après le prophète, ceux qui ont droit à la plus haute considération sont les musulmans appartenant à « Essalaf – Essalih » (la Sainte Génération), car ils ont suivi plus ponctuellement que tout autre ses traces et ses directives.

Les croyants les plus dignes d’intérêt et de foi sont ceux qui croient le plus sincèrement en Dieu, les saints authentiques. La part de out croyant dans la grâce divine et donc proportionnelle à son degré de crainte de dieu

Le Monothéisme est la caractéristique essentielle de la religion islamique. Toute croyance, toute parole, tout acte empruntés directement ou indirectement, consciemment au Paganisme doivent être énergiquement repoussés, impitoyablement rejetés.

Les bonnes actions inspirées par la croyance en un dieu unique sont les seules qui plaident en faveur de leur auteur auprès du Créateur et les seules susceptibles de le rendre heureux dans la vie future. Rien en dehors de ces bonnes actions ne saurait préserver le méchant du châtiment qui lui est réservé. Croire et admettre qu’une créature quelconque participe avec Dieu à l’exercice de l’un quelconque de ses attributs, c’est faire acte d’idolâtrie et commettre une hérésie. Tel est notamment le cas de ceux qui croient à l’existence d’un être surnaturel et invisible appelé « El Ghaouth » et d’un conseil des Saints connu sous le nom de « Diouane ». Les pratiques consistant à édifier des « Koubbas » sur les tombes, à y allumer des cierges, à y immoler des bêtes dans une attention pieuse, implorent les morts dont ces tombes renferment les dépouilles, sont des pratiques païennes, comme celles qui étaient en usage à l’époque antéislamique. Elles constituent une véritable hérésie. L’homme ignorant qui se livre à de pareilles pratiques doit être instruit de son erreur. L’homme instruit qui les tolère est un hérétique et un imposteur.

Benbadis qui condamne l’institution des confréries en disant que : L’institution des confréries est une innovation (Bidaâ). Elle n’existait pas aux premiers temps de l’Islam. Elle est d’ailleurs basée sur des principes antireligieux, le sectarisme qui la caractérise se traduit par la soumission aveugle du Marabout, à la la famille du Marabout, aux enfants du Marabout, ce qui aboutit pratiquement à une exploitation éhontée à l’asservissement, à l’abrutissement et à tant d’autres maux. Et il poursuit : Nous prêchons notre doctrine telle qu’elle est définie par le Coran et la Sunna, par la bonté et la persuasion, sans haine ni inimité pour personne.

Les ignorants et les crédules induits en erreur sont les plus dignes d’indulgence. Les récalcitrants, les exploiteurs (de la religion) doivent être traités avec la plus grande sévérité et la plus grande dureté.

Devant l’intérêt général de toute le Communauté, il faut oublier et reléguer au dernier plan toute controverse susceptible d’entretenir la discorde, de briser l’union et d’introduire les germes du mal. C’est un devoir impérieux pour tous de se solidariser et de se serrer les coudes jusqu’à ce que se dénoue la crise et s’écarte le danger. Et Benbadis d’enchainer : Pour atteindre ce beau résultat avec la volonté de dieu, il faut avoir pour force le droit, pour cuirasse la patience et pour armes le savoir, l’action et la sagesse.

C’est ce qu’obtint Benbadiss qui a donné à l’une des périodes les plus difficiles, le meilleur de lui-même.

A ce réformiste qui était à l’avant-garde. A cet annonciateur de ces avant-coureurs : Prôner « La promotion de l’unité nationale et de l’unité des peuples du Maghreb et du monde arabe.

A celui qui de son vivant, a unifié les rangs patriotiques et revendiqué le respect des droits individuels et la reconnaissance des droits inaliénables du Peuple Algérien.

Un grand méthodologue lorsqu’il s’agissait de l’explication « Attafssir » de la genèse du Coran par l’exégèse

En créant la mixité dans les domaines « éducation – culture – sport » etc…Benbadis avait pour devise : un corps sain dans un esprit sain. Et n’est-ce pas lui qui disait : Assimiler que d’être assimilé.

La plupart des nations et des peuples reconnaissent aujourd’hui l’apport de la pensée de Ben badis.

Et à ce propos, il importe de veiller à ce que certains enjeux politiques n’aient pas une quelconque influence sur une entreprise aussi salvatrice que l’écriture de l’histoire. Une écriture écrite avec le témoignage et l’œil de la vérité et toute justice de l’objectivité qu’appelle l’histoire. Peut-être que nous ne sommes jamais interrogés sur l’écriture de notre véritable histoire. Si nous l’avions fait, nous nous serions aperçus de la dimension algérienne que comporte notre identité. Nous y aurions découvert une partie de notre être.

Des controverses restent à défricher et à remettre à jour pour éviter l’occultation de certains faits réels de notre histoire. L’élément constitutif essentiel qu’est l’histoire doit appartenir aux vrais historiens et à la société.

Par Ammar Allalouche

EL ACIL

03/04/12



14/05/2013
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