La Pépinière
A cinq kilomètres de Constantine, la Pépinière était un poumon vert pour les habitants, un jardin luxuriant qui avait été créé après la prise de la ville pour acclimater arbres et plantes. L'un des ponts, mais, des " petits ponts «, les moins célèbres, pouvait y mener : le Pont d'Arcole, ouvrage métallique sur le Rhumel, lequel, non loin de là, était rejoint par le Bou Merzoug. On pouvait y aller aussi par la Route de Sétif. A la fin du dix-neuvième siècle, on avait estimé la Pépinière à trente " arpents " ; j'ai renoncé à traduire cette évaluation en mesures de notre temps !
La période pascale rappelle la Saint-Couffin qui, pour les fêtes de Pâques ou Pentecôte, poussait les citadins à faire des pique-niques monstres dans les coins verdoyants pour déguster la " mouna " traditionnelle ; la Pépinière a longtemps été l'un des endroits favoris des Constantinois ; lorsqu'ils ne fréquentaient pas le beau restaurant en rotonde qui s'y trouvait, ils allaient " déjeuner sur l'herbe".
Mais, elle n'est pas sur l'herbe ! - Acrylique - 40 cm x 50 cm
Une Saint Couffin à la Pépinière ? J'y ai participé une fois ! Des voisins-amis nous avaient demandé de les accompagner. La verdure était luxuriante. Les peupliers, les saules, les eucalyptus, tous me semblaient immenses ; les agaves me paraissaient magiques car on m'avait expliqué leur croissance impressionnante.
Agave en fleurs
Or, beaucoup de gens avaient eu la même idée que nous. On vit arriver des taxis chargés de familles nombreuses à l'intérieur et de matelas sur le toit ! Comble du luxe pour un pique-nique : ces matelas allaient servir de sofas. Nous nous contentions d'une couverture car, si " l'herbe est douce à Pâques fleuries «, les herbes piquantes et les petites bêtes sont à éviter. Non loin de nous, un groupe d'amis entourait un accordéoniste qui tentait de jouer des airs dansants et plusieurs d'entre eux s'essayèrent à une valse. Cela complétait le sympathique tableau champêtre. Je garde cette image pittoresque et ensoleillée.
Par la suite, nous avons fait quelques promenades du côté des Arcades Romaines, de la Pépinière et ... de son stade ; il avait été construit entre 1921 et 1926. Son importance déclinait peu à peu. Le Stade Turpin mit " un certain temps " à être opérationnel pour le remplacer. Le lieu aussi devint moins couru car dans les années cinquante, avoir une automobile devint plus fréquent dans les familles. On aima aller plus loin : à Djebel Ouach ou au Méridj et surtout à Philippeville.
Les odorants eucalyptus
J'ai cherché en vain ce qu'était devenue La Pépinière ... On voit sur les plans que de grands sites se sont développés non loin de là, comme le Campus Universitaire. Mais, découvrant qu’à Constantine on expérimentait de nouvelles cultures et qu'on acclimatait des arbres aux noms pour moi inconnus, j'ai pensé que les surfaces vertes que je discernais, pouvaient correspondre à ce lieu du passé... Si l'on pouvait me renseigner ... ?
Publié le 28 mars 2018 par Michèle Pontier-Bianco
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