CHAOUKI-LI-QACENTINA

« Le pont Sidi Rached est malade ». Cette déclaration faite par le directeur des travaux publics de la wilaya de Constantine illustre bien l'état de gravité dans lequel se retrouve l'un des symboles de la ville de Constantine. Cette situation est inquiétante car après plusieurs opérations de colmatage, il faut se rendre à l'évidence : le pont Sidi Rached a besoin d'«une intervention lourde » à tel point qu'on envisage de solliciter les compétences d'entreprises d'envergure internationale.

Erigé sur du remblai, le pont est constamment soumis au phénomène des glissements qui engendre plusieurs déplacements au niveau de la culée ouest du pont, c'est-àdire les semelles des arches à l'extrémité du pont. Et les travaux de rénovation entrepris dernièrement en toute urgence se sont avérés insuffisants à tel point qu'on envisagerait tout simplement la fermeture totale du pont à la circulation pour engager des travaux d'envergure. Imaginez alors la ville de Constantine privée même momentanément de son pont Sidi Rached. Ce pont dont les travaux ont démarré en 1907 sous la responsabilité d'un certain Georges Boisnier et inauguré en 1912 relie le centre-ville au quartier de la gare et permet de rejoindre très rapidement la route menant vers le Sud en direction de Khroub, Batna et Biskra. La ville de Constantine, qui souffre déjà des embouteillages monstres risque l'asphyxie si des solutions adéquates ne sont pas dégagées. La complexité des travaux à entreprendre est en relation directe avec les données techniques de ce pont en trois courbes, réalisé en pierres de taille. Il est long de 447 m et repose sur 27 arches dont la plus large de 70 m franchit le Rhumel à 105 m de hauteur. Sa largeur est de 12 m et il était lors de sa construction le plus haut pont de pierre du monde. Un budget initial d'un montant de 70 milliards aurait déjà été alloué.