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Les universités algériennes sur les timbres-poste

En marche pour une nouvelle révolution


Le 30 décembre 2009, l’université d’Alger, Benyoucef Benkhedda, a fêté le centenaire de sa création. Un événement célébré à l’époque sur un timbre dessiné par Kamreddine Krim et émis le 11/5/2009. L’établissement, classé monument historique en 2015, et qui bouclera ses 110 ans d’existence à la fin de l’année en cours, vit au rythme du mouvement populaire depuis le mardi 26 février, quand les étudiants ont décidé de rejoindre le hirak en organisant les premières marches.

Depuis, la journée de mardi est devenu un rendez-vous incontournable à l’échelle nationale, après celle du vendredi. L’action, qui prendra de l’ampleur au fil des semaines, marquera l’histoire d’une institution qui a été le pourvoyeur de l’élite durant la Révolution de Novembre 1954, quand les étudiants ont décidé de sacrifier leur carrière pour rejoindre le maquis après la grève du 19 mai 1956.

Le même combat pour une Algérie libre et démocratique anime aujourd’hui la mobilisation des étudiants, défiant les canons à eau, les gaz lacrymogènes et les interventions musclées des forces antiémeute. Mais le long parcours des universités algériennes a commencé dès les premières années de l’indépendance.

On retrouvera les débuts dans le catalogue philatélique dans une première figurine dessinée par Choukri Mesli et émise le 7/6/1965 pour rappeler l’incendie de la bibliothèque de l’université d’Alger perpétré par l’OAS. Le peintre, Ali Ali Khodja, réalisera un deuxième timbre sorti le 24/4/1971 et consacré à la création des instituts de technologie. On attendra encore une quinzaine d’années pour voir les universités algériennes les plus connues faire l’objet d’une émission, œuvre de Kamreddine Krim, parue le 24/12/1987.

Par ordre de création figurera l’université Frères Mentouri, de Constantine, dont la première pierre a été posée par le défunt président Houari Boumediène le 29 mars 1968, avant que les cours ne soient entamés dès l’année 1969-1970. L’université des sciences et des technologies Houari Boumediène (USTHB) suivra le 25 avril 1974. La ville d’Oran, qui avait déjà son université à Es Senia, la première ouverte après l’indépendance, en 1966, aura son université des sciences et des technologies (USTO) le 1er septembre 1986.

Dans la même série, on retrouve la première université des sciences islamiques en Algérie, réalisée à Constantine, baptisée au nom de l’Emir Abdelkader et qui sera inaugurée en 1984. L’université algérienne sera présente sur les timbres à travers la commémoration de la Journée nationale de l’étudiant. Œuvre de Sid Ahmed Bentounes, le premier timbre dans cette série, émis le 19/5/2003, fera apparaître le portrait de l’étudiant martyr, Abderrahmane Taleb, dit «Le chimiste», qui fut l’artificier du réseau du FLN durant la fameuse Bataille d’Alger.

Un portrait que de nombreux étudiants ne connaissent pas de nos jours. Malheureusement, le nom de Taleb, mort guillotiné à la prison de Barberousse d’Alger le 24 avril 1958 à l’âge de 28 ans, ne sera pas porté sur cette figurine. L’Union générale des étudiants musulmans algériens (UGEMA) sera également présente pour la célébration du 50e anniversaire de sa création, sur un timbre émis le 9/7/2005.

Comme il est d’usage dans ce genre d’occasions, la Poste algérienne ne dérogera pas à ses habitudes pour mettre en exergue les réalisations de l’Etat algérien dans le secteur de l’enseignement supérieur. Cela sera bien illustré dans les émissions consacrées au développement dans le Sud, où l’on retrouve une figurine pour l’Ecole normale supérieure de Ouargla (ENS), dessinée par M.Bouslah, émise le 20/4/1989, alors que le siège de l’ENA à Alger sera choisi pour un timbre réalisé par Ali Kerbouche et sorti le 29/4/2013.

La dernière «trouvaille» dans cette série des «injazate» sera une émission parue le 7/9/2016 et que le dessinateur Tahar Boukeroui consacrera à la faculté de médecine de Laghouat et à la faculté de droit de Saïd Hamdine, à Alger. Cette dernière rappelle étrangement l’une des phases du mouvement populaire du 22 février 2019, marquée par des dérives répressives de la police, qui ont commencé à se manifester dès les marches du 8e vendredi, le 12 avril, à Alger, suivies de l’épisode des jeunes militantes humiliées au commissariat de Baraki.

Le mercredi 17 avril, des éléments de la Brigade de recherche et d’investigation (BRI), unité d’élite de la police, ont investi l’espace de la faculté de droit à Saïd Hamdine pour opérer des arrestations parmi les étudiants. Malheureusement pour eux, ils ont fait face à une résistance farouche. Les vidéos de cette intervention ont suscité de nombreuses réactions d’indignation. Mais cela ne fera pas faiblir le hirak, qui continuera de plus belle pour boucler demain son 13e vendredi, le 2e durant le mois de Ramadhan.

Par/S. ARSLAN 

Le 16 MAI 2019

El Watan



17/05/2019
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