CHAOUKI-LI-QACENTINA

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mission de timbres poste sur les arts préhistoriques

La grammaire en souffrance

Le timbre erroné semble devenir la marque de fabrique à Algérie Poste. C’est le constat que les philatélistes se font ces dernières années.

On serait amené à le croire en découvrant l’émission d’Algérie Poste  du 1er septembre dernier : une série de trois timbres consacrée aux arts préhistoriques sous leurs deux aspects, pariétal et mobilier, d’après des photographies fournies par le Musée national du Bardo. «Ce sont trois vignettes dont la qualité plastique est malheureusement en deçà des attentes, mais surtout un concentré d’erreurs grammaticales aussi bien dans la langue arabe que française», expliquera Mohamed Achour Ali Ahmed, journaliste philatélique.

Premier couac : sur l’enveloppe et le cachet «Premier jour» ainsi que sur la notice philatélique, l’intitulé de l’émission «Arts préhistorique» comporte une erreur de grammaire. Notre interlocuteur précise que l’adjectif de périodisation «préhistorique» est écrit sans «s» alors qu’il doit s’accorder en nombre avec le nom auquel il se rapporte. «La deuxième erreur grammaticale est plus grave puisqu’elle entache la légende en langue arabe du timbre à 15 DA représentant un char tiré par deux chevaux au galop volant.

En plus du pluriel, l’arabe dispose du duel qui, comme son nom l’indique, s’utilise pour parler d’un ensemble de deux personnes ou de deux choses. L’erreur concerne la déclinaison du duel, (hisanayne- deux chevaux) sujet dans la phrase. On aurait dû lire «hisanani» avec «ani» à la fin  au lieu de «hisanayni» avec «ayni» qui s’applique au complément», poursuit-il. Quant à la troisième erreur, elle a été commise cette fois par l’imprimerie de la Banque d’Algérie.

Les planches de ce même timbre décidément «malchanceux» en sont sorties portant sur leurs marges un pluriel erroné : «cheveaux» au lieu de «chevaux». «Mais comment les responsables du service philatélique, qui n’ont que quelques mots à écrire en légende, s’y prennent-ils pour commettre autant de bévues sur une surface aussi réduite que celle d’un timbre-poste ?» s’interroge Mohamed Achour Ali Ahmed. On se demande si ces responsables sont conscients des retombées négatives de leurs étourderies si des enquêtes sont diligentées à chaque fois pour retracer les dérives et situer les responsabilités.

Les nombreux philatélistes algériens se posent la question suivante : combien d’erreurs ou de plagiats leur faudrait-il pour qu’ils comprennent qu’en agissant ainsi ils discréditent le timbre algérien. «Ce dernier, appelé à circuler dans le monde entier pour propager une image positive de l’Algérie, faire connaître les valeurs de son peuple, son histoire millénaire et la richesse de son patrimoine, se doit de tendre vers la perfection tant par le choix et la qualité de son illustration que par le fini de sa fabrication», conclut Ali Ahmed.

Par/Arslan Selmane

http://www.elwatan.com/culture/la-grammaire-en-souffrance-06-11-2014-276780_113.php



06/11/2014
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