CHAOUKI-LI-QACENTINA

CHAOUKI-LI-QACENTINA

Patrimoine artisanal algérien (Troisième partie)

Des bijoux d’une éternelle jeunesse


Fabriqués en or ou en argent, parés de riches motifs décoratifs géométriques ou floraux, et portés avec différents types de costumes traditionnels, les bijoux algériens sont le fruit d’un savoir-faire incomparable des artisans nationaux. Un travail raffiné d’une grande dextérité nécessitant une parfaite maîtrise de la matière et de la technique. Les bijoux qu’on retrouve dans plusieurs régions demeurent cet art ancestral qui porte tout un pan de la culture algérienne.

D’origine purement berbère, ces bijoux ont subi à travers les siècles les influences islamiques, andalouses, africaines et ottomanes. Dans l’histoire de la philatélie algérienne, les bijoux occupent une bonne place avec une thématique qui n’a cessé de s’enrichir au fil des émissions, depuis la parution de la première série le 26/2/1966, avec pour sujet l’artisanat kabyle, réalisée par le regretté Ali Ali-Khodja. Très prisée par les philatélistes, cette thématique a vu l’émission le 21/12/1978 d’une belle série sur les bijoux de la Kabylie fabriqués en argent et ornés de corail, œuvre de Mohamed Temmam. Des timbres illustrant une fibule (ibzim), une broche (mechebek) et une chevillière (khelkhal).

Sur sa lancée, Temmam récidive à sa manière à travers une seconde série émise le 18/12/1980 où l’on admire les beaux dessins du collier, des bracelets, des boucles et du diadème. Le vaste sujet des bijoux algériens, signe de richesse qui demeure encore lié jusqu’à nos jours aux traditions de mariage, et autres fêtes locales où les femmes exhibent leur beauté, n’a cessé d’inspirer les dessinateurs de timbres-poste. C’est le cas de Tahar Boukeroui qui a choisi de mettre en valeur les bijoux des Aurès, une autre région d’une riche culture, à travers une émission de quatre timbres parus le 26/2/1987, où l’on retrouve la parure des tempes, les bracelets, les fibules et la parure de poitrine.

Des bijoux indispensables et incontournables pour les femmes chaouies, qui tiennent à les porter avec la fameuse robe dite melhfa ou thimelehfeth, qu’elle soit traditionnelle ou moderne. Dans la région du Hoggar, l’argent est utilisé principalement pour la confection de bijoux qui demeurent encore l’une des particularités des Touareg. Les pendentifs en forme carrée ou losange, la parure de forme triangulaire, la clé de voile, les bracelets et les bagues ont été choisis par Taher Boukeroui pour illustrer une série sur les bijoux touareg émise le 19/12/1991.

La région de l’Atlas saharien fera son entrée dans ce beau catalogue grâce à Tahar Boukeroui, dans une série réalisée en 1994 consacrée aux fibules, aux bracelets et à la ceinture symbole de féminité et de fécondité. Quant à Sid-Ahmed Bentounes, il a tenu à apporter sa contribution dans cette thématique en proposant une série sur les bijoux des Aurès, parue en 2002, illustrant les boucles d’oreilles, la fibule, le pendentif et la fameuse khamsa, plus connue aussi par la «main de Fatma», censée chasser le mauvais œil.

L’émission la plus récente sur la thématique des bijoux a été l’œuvre de Kamreddine Krim qui a réalisé quatre timbres émis en 2009 et réservés aux bijoux de la Saoura (fibule en argent, collier à amulettes, parure pectorale et fibule circulaire). Comme on ne le cessera jamais de le dire, la richesse des bijoux algériens nécessitera encore d’autres émissions pour faire connaître et mettre en valeur ce patrimoine ancestral, surtout que d’autres régions méritent aussi d’être représentées comme celles d’Alger, de Tlemcen, de Constantine, des Hauts-Plateaux et du Sud.

Par/Arslan Selmane

El Watan



14/10/2016
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