CHAOUKI-LI-QACENTINA

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Projection du documentaire "La bataille de Constantine, chronique d’une époque"

 

Le film documentaire "La bataille de Constantine, chronique d’une époque", du réalisateur Haya Djelloul, présenté samedi au centre culturel M’hamed Yazid d’El Khroub (Constantine), marque la résistance de la population de Constantine durant le règne du dernier des Beys Hadj Ahmed.

Durant deux heures, ce film, produit par le département Cinéma dans le cadre de la manifestation "Constantine, capitale de la culture arabe 2015", en coordination avec le centre algérien du développement du cinéma (CADC) et le réalisateur exécutif Louma Pro com de l’audiovisuel, a réussi à attirer l’attention du public qui a afflué à la salle de projection.

Ce film documentaire a présenté des vérités sur les péripéties de la chute de beylik Est de Constantine en 1837, une année après les dégâts importants subis par la France durant la résistance populaire menée par Ahmed Bey.

En 1836, Ahmed Bey a suivi avec succès un plan se traduisant par l’implication des habitants autochtones en sus d’une baisse des impôts ce qui a fait de cette ville un point noir pour la France coloniale, lui valant le qualificatif de "ville du diable", évoquée dans l’un des ouvrages du célèbre écrivain français Victor Hugo qui avait mentionné que "la résistance de Constantine constitue la plus difficile des résistances rencontrées par la France", au même titre que celle des Zaâtcha.

La chute de Constantine a été ainsi une source de satisfaction au roi Louis Philippe 1er à tel point qu’il a dédié la victoire des armées françaises au pape du Vatican, ce qui dénote l’ampleur de la difficulté de cette mission.

Le film documentaire a également abordé l’incidence de l’accord de Tafna signé en 1837 entre l’Emir Abdelkader et le général Thomas Robert Peugeot sur la chute de Beylik Est durant le règne de Hadj Ahmed Bey évoquant de nombreuses autres étapes qui ont été éludées par les références historiques françaises en levant le voile sur certaines d’entre elles.

Le réalisateur a préféré laisser la place à la caméra pour consigner la bravoure d’un peuple qui a choisi la voie du sacrifice pour arracher la liberté et la restitution de la dignité spoliée, à travers la présentation de témoignages d’historiens et de chercheurs de l’intérieur du pays à l’instar des docteurs en histoire Fatima Zohra Guechi, Djamila Maâchi, Ahmed Sissaoui et Boudersaia Bouazza ainsi que le spécialiste en archives Abdekrim Badjadja, et d’étrangers tels que les Français Gilles Monceron, Olivier Grand-Maison et le Turc Zakaria Korzon Ahmed Kafas.

 

Au fil des témoignages, ce film documentaire a révélé certains faits omis de la résistance d’Ahmed bey qui ont suscité beaucoup d’interrogations, parmi elles le refus de l’adjoint du Bey de remettre les armes aux autochtones, malgré la disponibilité d’un grand nombre d’entre elles.

L'autre fait révélé dans le documentaire, celui lié à la non-participation des juifs de Constantine dans la résistance populaire contre les Français qui ont, à contrario, désigné avec célérité aux colons les demeures des notables de Constantine durant cette période, au moment où il a été signalé de nombreux cas de pillage sous prétexte de bénéficier du butin de guerre.

Ces témoignages ont, d’autre part, mis en exergue de nombreuses vérités et preuves historiques qui peuvent constituer un référent de taille aux étudiants, notamment ceux qui s’intéressent à l’histoire de Constantine et le règne ottoman en Algérie.

A l’issue de la projection, un riche débat a été ouvert avec le metteur en scène en présence de journalistes et de spécialistes du domaine du cinéma, au cours duquel il a été question des conditions de tournage de ce film ainsi que du rôle de la caméra dans la pérennisation de l’Histoire.

Il est à souligner que le réalisateur Haya Djelloul a, à son actif, de nombreux films documentaires historiques dont "Aux sources du 1er novembre", "Grands dossiers des accords d’Evian" et "La femme de Beni Snous", grâce auquel il a décroché la palme d’or du film documentaire du Caire(Egypte) en 2008.

Il est à noter que la projection de ce film a eu lieu à l’initiative de l’office du sport, de la culture, du tourisme et des loisirs de la commune d’El Khroub  et ce dans le cadre du programme du club cinéma.

APS



27/11/2016
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