CHAOUKI-LI-QACENTINA

CHAOUKI-LI-QACENTINA

Aéroclub de Constantine

Une association historique menacée de disparition


Après plusieurs décennies d’existence, l’historique aéroclub de Constantine, dont la création remonte aux années 1930, est sérieusement menacé de disparition.

Des instructeurs pilotes et des élèves viennent de lancer l’alerte à travers une lettre adressée au wali de Constantine, appelant à préserver les activités de leur aéroclub et à empêcher les tentatives d’accaparement de son hangar et de ses ateliers situés dans l’ancienne aérogare de la ville du Vieux Rocher.

«En 2012, les autorités ont voulu reprendre nos locaux et nous nous sommes vivement opposés, mais il y a quelques semaines, les choses ont pris une autre tournure, quand l’aéroclub a été saisi par la voie de la DRAG pour libérer ses locaux au profit de la DGSN, qui veut ouvrir une unité aérienne à Constantine», révèle Kamel Chebouki, commissaire au vol et instructeur-pilote.

«Nous n’avons rien contre la DGSN qui a les moyens de réaliser son unité aérienne à Constantine, surtout que les solutions ne manquent pas, mais cela ne devrait pas se faire aux dépens de notre club qui tient à ses locaux acquis légalement», poursuit Ahmed Betchine, instructeur-pilote. Les responsables de l’aéroclub, qui dénoncent un abus d’autorité, présentent tous les documents relatifs à l’acquisition de ces locaux.

Il s’agit de la décision d’attribution n°337 du 1/9/1997 signée par l’ex-wali de Constantine, Mohamed El Ghazi, suite à la délibération du 27/8/1997 concernant un hangar abritant cinq aéronefs et un atelier de pièces de rechange. Pour l’histoire, l’aéroclub de Constantine est l’un des plus anciens en Algérie.

Sa création remonte à la fin des années 1930, avant que le club ne soit pris en main par des Constantinois formés en aéronautique au lendemain de l’indépendance. Une longue histoire qui se poursuivra dans les années 1970, quand l’aéroclub activait à l’aérodrome d’Oued Hmimine.

«Quand la Sonacome a pris ce terrain pour la construction de son usine de tracteurs à Oued Hmimine, elle nous a proposé en compensation un hangar et des ateliers à l’ancienne aérogare de Constantine, située à Aïn El Bey», nous rappela Kamel Chebouki.

Depuis l’indépendance, cet aéroclub de renommée a formé 80% des pilotes recrutés par Air Algérie, ainsi qu’une vingtaine de pilotes de la Protection civile.

«Notre aéroclub ne reçoit aucune subvention de l’Etat, il vit grâce aux cotisations de ses adhérents, mais il accueille tous les jeunes qui rêvent de devenir pilotes, mais qui n’ont pas les moyens de suivre une formation dans les écoles privées, nous avons actuellement 50 élèves qui attendent avec impatience les cours pratiques dans quelques jours», dira-t-il.

Selon notre interlocuteur, le club a dépensé énormément d’argent pour la remise en état de vol de ses six avions en vue des cours pratiques, et il aura toujours besoin de son hangar pour abriter ces appareils ainsi que de l’atelier de pièces de rechange. «S’il est privé de ses locaux, l’aéroclub de Constantine sera poussé à cesser ses activités, ce sera une grande perte pour la ville de Constantine», déplore Kamel Chebouki.

Par/S. Arslan

El Watan

Le 10 juin 2019



20/06/2019
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 80 autres membres