CHAOUKI-LI-QACENTINA

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Aqueduc romain de Constantine

La mobilisation citoyenne a payé


L’aqueduc romain de Constantine, patrimoine culturel et historique.

Qualifiée de massacre par les défenseurs de l’authenticité de la ville du vieux rocher, l’installation d’une aire de jeux munie de toboggans et couloirs en béton sous les arcades de l’aqueduc vient d’être annulée.

Inscrite depuis plus d’une année, l’opération d’aménagement de cet espace consistait pourtant en une mise en valeur du site devenu un lieu de débauche et de délinquance malgré sa proximité du centre-ville.

Il s’agissait en fait de créer et d’entretenir un espace vert tout autour du monument, considérant que les lois interdisent l’installation d’un quelconque équipement à moins de deux cent mètres d’un site protégé. En l’espèce, l’aqueduc romain de Constantine, qui est un ouvrage hydrolipidique qui renfermerait dans son sous-sol une nécropole numide, est censé bénéficier, par la force de la loi, d’une protection en tant que patrimoine culturel et historique de la ville.

Dévoyée, l’opération avait pris dès la fin de la semaine dernière une autre tournure avec l’apparition, sous les arcades mêmes de l’aqueduc, de toboggans, balançoires, trapèzes et autres jeux défigurant le site et prêtant à une inéluctable dégradation du monument. Une improvisation qui a aussitôt soulevé un tollé parmi les cercles des défenseurs du patrimoine de l’antique Cirta à travers les réseaux sociaux notamment où le slogan “Je suis Constantine” a été repris par des milliers d’internautes.

Une levée de boucliers où l’on s’ingéniait à faire part de l’indignation collective devant une telle entreprise, particulièrement à vilipender édiles et responsables locaux, violemment pris à partie.

Le radar de Liberté qui a rendu compte de cette mobilisation dans son édition de dimanche a également fait mouche, serions-nous tentés de dire, puisque le jour même le wali de Constantine, Abdessamia Saïdoune, ordonne l’arrêt de la mise en place des toboggans et autres jeux dans la proximité immédiate du monument. Mieux, des camions sont dépêchés sur place pour procéder à l’enlèvement de toutes les installations. Renseignement pris, le wali aurait reçu une correspondance du ministère de la Culture insistant sur la préservation du site en tant que monument historique et patrimoine culturel de la ville.

La tutelle, qui aurait reçu auparavant un rapport détaillé sur l’opération de la part de l’office de gestion du patrimoine culturel auprès de la direction de la culture de la wilaya de Constantine, n’a daigné réagir qu’après une mobilisation citoyenne qui s’avérera salutaire.

Par/Kamel Ghimouze

LIBERTE



09/08/2018
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