CHAOUKI-LI-QACENTINA

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Dix ans d’erreurs et de plagiat

Le timbre-poste algérien de 2005 à 2014


C’est une décennie exceptionnelle pour la philatélie algérienne depuis l’indépendance. Des spécialistes algériens affirment, sans exagération aucune, que l’Algérie figure désormais en bonne place dans le catalogue mondial des timbres erronés.

Selon une étude réalisée par Mohamed Achour Ali Ahmed, membre de l’Association internationale des journalistes philatéliques (AIJP), on a recensé pas moins de 33 timbres erronés ou plagiés émis entre le 9 juillet 2005 et le 1er novembre 2014, soit une moyenne de plus de trois émissions erronées par an, ce qui est déjà «fort appréciable».

Dans toute cette «sélection inédite», on compte au moins 22 timbres portant des erreurs d’écriture, de légende, de transcription, de millésime (année de parution), sans parler des lettres qui disparaissent lors de l’impression, des défauts de représentation, des illustrations à l’envers. Le plus grave dans tout cela demeure les fautes d’orthographe et de grammaire qui ne passent pas inaperçues. Dans tout ce bouquet qui enrichit le catalogue mondial des timbres erronés, il y a des perles qui figurent au hit-parade.

L’on citera en premier la fameuse bourde du timbre consacré à Abdelhamid Benhaddouga, mais qui porte le portrait de Mohamed Dib, émis le 16 avril 2008, mais aussi le timbre taxe émis le 19 avril 2006, qui n’est autre qu’un scan d’une carte postale SNED. L’on citera également le premier timbre «caduc» dans l’histoire de la philatélie algérienne émis le 18 mai 2007 pour célébrer les Jeux afro-asiatiques, un événement qui n’a jamais eu lieu, mais aussi le timbre consacré aux Jeux méditerranéens de 2009, illustrant la planche à voile, un sport annulé du programme. Côté plagiat, les choses commencent à inquiéter sérieusement, surtout que les faits deviennent vraiment flagrants.

Cela commence le 10 février 2010, avec un timbre émis en hommage aux victimes des essais nucléaires français en Algérie. Le dessinateur ne s’est pas gêné de «piquer» une photo de la une de la revue Historia. Une année plus tard, c’est un plagiat flagrant qui a marqué le timbre sur l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC), où l’illustration a été prise directement et telle quelle d’un site web tunisien.

Pour commémorer l’anniversaire de Benyoucef Benkhedda, lors d’une émission parue le 19 septembre 2011, on n’a pas hésité à prendre encore une fois une photo de la une du magazine Time. Face à l’impunité, le plagiat s’installe dans les mœurs des dessinateurs. Ainsi, après les photos tirées de Google pour l’émission de la production fruitière du 3 mars 2013, c’est un site français, en plus de celui de l’agence Reuters, qui ont fait l’objet d’un «piratage» pour le timbre consacré aux mines antipersonnel.

Le fait le plus remarquable demeure le timbre portant le logo officiel du 60e anniversaire de la Révolution. Un logo plagié sur celui adopté en 2007 par une université thaïlandaise pour fêter le 60e anniversaire de sa faculté de médecine. Un fait facile à vérifier et qui attend toujours la réponse du ministère des Moudjahidine. 

Arslan Selmane

El Watan



10/01/2015
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