CHAOUKI-LI-QACENTINA

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EL-HADH AHMED BEY Notice biographie du dernier bey turc de Constantine

Nul ne conteste  de l'que parmis les hommes les plus charismatiques en algerie Ahmed baye à une place  de chois un homme qui a aimais et défendu QACENTINA du colonialisme  français par mainte fois voici sa biographe faite par le professeur Mustapha Haddad dans un article apparu dans la revue Cirta revue historique et sociologique (institut des sciences sociales de l'université de constantine) N° 10 du avril 1988.         

                                                                Djeghim chaouki

 

                 

 

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                                    EL-HADH AHMED BEY

                Notice biographie du dernier bey turc de Constantine

 

El-Hadj Ahmad Bey est le dernier bey (gouverneur) turc de la province de Constantine avant l'occupation de l'armée française de cette ville en 1837.

Koroghli d'un père turc et d'une mère algérienne. Son père est le bey Ahmed El-Koli qui fut lui aussi gouverneur de la même province, investi Bey en 1826 apparenté aux grandes familles constantinoises telles les Ben Gana, les Mokrani, diplomate rusé et soldat énergique, il fit jouer les çofs entre « grandes tentes » de l'Est algérien et réagit violemment à chaque fois que son autorité fut contestée. (1)

         Cependant, il est difficile de parler d'une « administration turque » dans le Constantinois, car les « hokmen » turcs successifs usaient de deux moyens, d'ailleurs les seuls à leur portée, pour atteindre leurs supposés administrés.

1-     Les zaouïas, en utilisant l'influence des personnages religieux, marabouts ….

2-     La collecte des impôts qui se faisait souvent grâce aux troupes, conduites quelquefois par le bey lui-même, L'exemple de la collecte de l'impôt dans le Bélezma et dans l'Autre nécessite l'intervention des goums beylicaux.

Pour asseoir son autorité , Ahmed Bey se servit surtout de tribus vassales (smala) telles les Ségnia, Les Zmouls d'Ain-M'lila . Celles-ci fournissaient des supplétifs, gardaient les troupeaux beylicaux, en contrepartie le bey les dispensait d'impôts, leur laisse la liberté de cultiver certaines terres domaniales ; quand aux janissaires amenés d'Orient, leur nombre fut insignifiant ; ceux-ci étaient généralement en garnison dans la ville de Constantine. La pièce maitresse de la politique turque à l'égard de la population du beylicat à défaut d'influence réelle était d'utiliser les communautés les unes contre les autres.

     Cependant, dès les débuts de la conquête française en 1830, le bey Ahmed se trouvait obligé d'attirer amitié des chefs indigène et de s'appuyer sur le soutien de la population constantinoise. Ainsi il entreprend l'expulsion, voir l'exécution de ses janissaires, puisque la Sublime porte ne répond pas à ses appels au secours, tout en lui prodiguant des promesses répétées sans lendemain.

Il participe en 1830 avec un fort contingent de Constantine, de fantassins et de cavaliers à la défense de Sidi Fredj lors du débarquement français, six ans plus tard, en 1836, c'est le tour de Constantine qui sera assiégée par l'armée française. Dans ses mémoires Ahmed Bey écrit : «  Je laissais à Constantine une garnison de mille hommes sous la conduite de Ben Aissa et du caïd Lebdjaoui, la ville était bien garnie de munitions et d'artillerie. Il y avait trente pièces de canon sur les murailles et dans la Casbah il y en avait encore plusieurs autres, mais elles étaient sans effet ». Les hommes qui s'en servaient étaient épuisés.

… Ces pièces étaient des canons de Constantine. « … Je convoquais aussitôt les contingents de toute la Province de Constantine, pas un seul ne manqua au rendez-vous. Enfin je formais un camps dans lequel se trouvaient 1.500 fantassins et 5.000 cavaliers ». (2)

A ces préparatifs, lors de l'approche par l'armée française de Constantine, le bey Ahmed voulut rencontrer les troupes françaises avant que celles-ci n'arrivent et assiègent la ville ; le premier affrontement eut lieu à Akbat El-Achari. Mais l'armée de conquête ne tarda pas à arriver jusqu'aux murailles de la ville, perchée sur un rocher. Cette première tentative de pénétrer dans Constantine échoua ; après sept jours de combat, et ce grâce à la résistance de la population sous la conduite du bey Ahmed ; les Français perdirent beaucoup d'hommes et de matériels , ils repartent poursuivis jusqu'à Guelma à 100 kilomètres de Constantine .

Après l'échec de cette première expédition en 1836un nouvelle attaque est mise en œuvre avec d'avantage de matériel et d'homme, et un effectif de 11.000 soldats « des officiers de toutes les Nations d'Europe avaient sollicité et obtenu de suivre cette expédition ». (3)

Par l'intermédiaire d'Israélites constantinois les chefs militaires français ont vainement tenté de négocier la reddition du bey Ahmed.

Les oulémas et des notables refusèrent catégoriquement les propositions françaises, Par la suite il engagea lui-même des pourparlers par le biais de son Kateb (secrétaire) puisqu'il jugeait les conditions adverses humiliantes pour sa personne et pour la population qu'il représente.

Ainsi l'armée française entrait dans Constantine le 31 octobre 1837 après que celui-ci eut plus de 100 tués et 506 blessés. (4)

Ahmed Bey se refugia alors avec la majeure partie de ses soldats, sa famille et son entourage dans le Sud constantinois, d'abord chez les Henancha puis chez les Hraktha d'Ain-Beida, Rhir, et dans l'Aurès ou il resta un an. Puis chez les Ouled Sultan ou il séjourna pendant un an et demi. (5) Tout ce parcours est parsemé de combats sporadiques car le bey Ahmed est poursuivi par les colonnes de l'armée française partout ou il se réfugia.

L'un dans combats les plus sanglants auquel fut témoin le bey Ahmed fut celui que livra le général Sillègue en 1844 aux Ouled Sultan. «  … Nous combattions pendant deux jours avec une ardeur et un acharnement tel, que je puis dire que c'est le combat le plus sanglant auquel j'ai assistais. Dieu, dit-il, m'est témoin que depuis mon enfance j'ai entendit la poudre parler bien des fois … ». Puis il quitte les Ouled Sultan pour l'Aurès, une seconde fois où il restera un an et demi à Menaa et deux ans à Ahmar-Khaddou.

Fatigué par les pertes subies dans son entourage et ses partisans, Ahmed Bey négocia la fin de sa résistance avec le commandant Saint Germain de la garnison de Biskra et ce, à l'insu de ses protecteurs auressiens.

Il se rendit à ce chef de garnison le 5 Juin 1848 avec la promesse de « le traiter avec tous les égards » dus à un homme de son rang.

A son passage à Constantine la population de son ancienne capitale lui réserva un « accueil enthousiaste » ; ce qui entraina le jugement et la condamnation de nombreux habitants de la ville par le tribunal militaire.

Ahmed Bey mourut à Alger en 1850, sa fille continue cependant de percevoir une indemnité allouée par l'administration coloniale. (6) 

 

                                                          

                                       Mustapha HADDAD

 

(1)     M. Emerit : les mémoires d'Ahmed Bey, in Rev. Afr. 1949, p. 67.

(2)     M. Emerit Ops. Cet, p. 93 (Lacavallerie numide fut célèbre a l'époque romaine dans ses formations, sa tactique d'attaque et de combat).

(3)     Cf. Comt. Jolly : les deux expéditions de Constantine, in R.N.M.S.A.C. 1937, p .87.

(4)     M. Emerit, Citant la revue des Armées.

(5)     La mère d'Ahmed Bey est enterrée au lieu dit Sebaa- Rgoud, non loin de N'Gaous. Chef lieu de la commune mixte des Ouled Sultan.

(6)     A.G.G. 8H 4 Document sur la ville de Constantine

 



15/01/2009
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