(emission 01/1980) MOSAÏQUES DIONYSIAQUES DE SETIF
Emission
01/1980
CARACTERISTIQUES
Dessinateur: D’APRES DIAPOSITIVE
Valeur faciale: 1,20 – 1,35 et 1,40 DA
Format: 33mm x 48,5mm
Dentelure: 11 ¾ x 11 ½
Imprimeur: Courvoisier.
Procédé d'impression: Héliogravure.
Remarque : Papier avec fragments de fils de soie.
Document philatélique: Une enveloppe illustrée 1er jour à 1,00 DA affranchie à 4.95 DA avec oblitération 1er jour illustrée
Vente 1er jour: Les Jeudi 14 et Vendredi 15 Février 1980.
- à la Recette Principale des postes d’ALGER.
- à la Recette Principale des postes de CONSTANTINE.
- à la Recette Principale des postes de LAGHOUAT.
- à la Recette Principale des postes d’ORAN.
Et exceptionnellement dans la Recette Principale de Sétif.
Vente générale: Le Samedi 16 Février 1980 dans tous les bureaux de poste.
N° Y&T: 709-710-711
N° AP : 378-379-380
MOSAÏQUES DIONYSIAQUES DE SETIF
L’art romain a trouvé en la mosaïque une de ses meilleures expressions. Le Maghreb, plus particulièrement l’Algérie et la Tunisie, en possèdent une très riche collection. Récemment, une des plus importantes mosaïques et non des moins belles, découverte à Sétif, est venue enrichir ce patrimoine. Elle représente le retour triomphal de Dionysos de son périple légendaire. La légende précisément nous apprend que la divinité avait entrepris ce périple en Inde et nombreuses sont les représentations graphiques de ce voyage.
La mosaïque de Sétif nous apprend, pour la première fois, que ce périple fut entrepris en Afrique.
En effet, nous constatons que les captifs ramenés dans son cortège, naguère Indiens, sont Africains dans ce tableau : un couple et leurs deux enfants, mains liées derrière le dos et juchés sur un dromadaire. Au milieu du cortège, nous remarquons d’abord l’énorme tête d’un éléphant africain aux oreilles déployées en éventail, ensuite la présence d’une girafe, animal exclusivement africain. Autrement dit, si on peut douter de «l’africanité» du dromadaire, on se l’interdit pour le cas de la girafe dont l’espace naturel était circonscrit en terre africaine en ces temps-là. Ainsi sommes-nous sûrs qu’il y a là transposition du thème du triomphe de Dionysos de l’Inde à l’Afrique.
L’étude du décor, de la technique et de la richesse de la composition, d’une part, et l’étude du quartier où elle a été découverte, d’autre part, nous permettent de dater la mosaïque vers la fin du IIe siècle ou au début du IIIe siècle de l’ère chrétienne. Or, l’iconographie et les textes, surtout Apologétique de Tertullien, témoignent d’une résurgence du paganisme en cette période où s’ouvre l’ère des persécutions antichrétiennes en Afrique. C’est ce qui explique, sans doute, cet épanouissement de l’art païen dont la mosaïque dionysiaque de Sétif est l’un des reflets. Elle est également le reflet d’un art particulièrement raffiné, celui d’artistes itinérants venant d’Alexandrie reconnaissable au réalisme du dessin, de l’utilisation précise de prismes fins (2 mm parfois) du choix des couleurs.
L’ampleur, l’état de conservation, l’intérêt historique et artistique font de la mosaïque dionysiaque de Sétif une des pièces maîtresses du patrimoine culturel national et universel.
P.T.T
Par : CHAOUKI-LI-QACENTINA
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