CHAOUKI-LI-QACENTINA

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Il était une fois l'industrie mécanique


Dès le début des années 1970, la capitale de l'Est a été choisie pour abriter l'essentiel de l'activité mécanique algérienne. Dans ce contexte, cinq complexes intégrés ont été implantés tels que, Complexe des travaux publics (CTG) d’Aïn Smara, Complexe moteurs tracteurs (CMT) d’Oued Hamimim, PMO. Cette stratégie qui s'appuyait sur un partenariat avec les firmes allemandes et américaines de renommées mondiale a nécessité des investissements énormes pour la réalisation des infrastructures et l'acquisition d'équipements très performants. Parallèlement, des centaines d'ouvriers et des cadres ont bénéficié de formation de haut niveau dans les usines du partenaire étranger. À la sortie du premier tracteur algérien, les usines d’Oued Hamimim avaient propulsé à l'époque l'Algérie parmi les pays émergents. À Aïn Smara, 15 km plus loin du chef-lieu de la wilaya, le premier engin de travaux public algérien naissait. AlMO de son côté fabriquait la première machine outil. Ces matériels d'excellente qualité produits dans des complexes algériens par une main-d’œuvre nationale constituent une fierté inégalée pour la génération de l'époque. L’Algérie venait ainsi, de pénétrer dans le cercle très restreint des pays qui maîtrisent les technologies les plus récentes dans le domaine de la mécanique. En dépit de nombreuse difficultés, le pari avait été lancé et le résultat obtenu attestai de la capacité du pays à produire des matériels de tout type. Depuis, des milliers de tracteurs, engins, moteurs, machines sont sortis de ces usines. Cette industrie devait donner naissance à une multitude d'entreprises de moyenne importance qui allaient s'intégrer dans le processus de fabrication et offrir des opportunités d'emplois qualifiés à des dizaines de milliers de jeunes cadres et cadres moyens. Cette option qu'on qualifiait à l'époque d'une industrie industrialisant avait certes créée une certaine polémique et certains n'hésitaient pas à critiquer ces orientations. Il n'empêche que les choix étaient calculés et le produit algérien été très apprécié même à l'étranger, ce qui a permis d'exporter les tracteurs et le moteur algérien en dehors de nos frontières surtout vers les pays africains et arabes. Il convient de rappeler que d'autres pôles mécaniques ont vu le jour dans d'autres régions à travers l'Algérie, Rouiba, camions et bus, Sidi Bel Abbès pour les machines agricoles (moissonneuses -batteuses), Guelma (bicyclettes et motocyclettes). Ce tissu industriel d'envergure traduisait l'ambition du pays à s'intégrer dans l'économie mondiale grâce à ces capacités en moyens humains et matériels et, grâce aussi à une main-d'œuvre hautement qualifiée. À l'époque on n'avait rien à envier aux pays intermédiaires tels que, l'Espagne, la Yougoslavie, l'Argentine et le Brésil. À la fin des années 1980, une forte crise économique née de la chute drastique du prix des hydrocarbures a mis un terme prématurément à cette ambition. Les complexes mécaniques ont été obligés de réduire leurs effectifs (décision imposée par le FMI) et se sont mis à fonctionner au ralenti. La politique économique libérale des années 1990 et 2000, associée à une importation massive a sonné le glas de cette industrie qui était florissante. Des milliers d'ouvriers ont perdu leurs emplois et les complexes ont pratiquement cessé toute activité. Depuis 2008, l'Algérie a tiré les leçons de cette libéralisation sauvage et a orienté ses choix économiques par une redynamisation des anciens complexes industriels dont les finances ont été assainies. De gros investissements leurs ont été donnés ainsi que, de gros marchés leurs ont été attribués afin qu'ils reprennent vie et abritent les milliers de jeunes universitaires et diplômés des centres de formation professionnelle à la recherche d'un emploi.
N. N.



02/02/2012
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