Le Boulevard de l'Abîme (Constantine)
Tunnel du Boulevard de l'Abîme - Pierre noire sur Canson - 28 cm x 22 cm
Le Boulevard Joly de Brésillon s'arrêtait donc Rue Florentin, comme barré par un grand bâtiment de la Casbah ; le Boulevard de l'Abîme, qui portait bien son nom (et qui ne l'a jamais perdu), semblait le continuer à gauche, après la bifurcation.
Il nous faudra revenir sur cet ouvrage d'art : les tunnels percés dans le roc, dans lesquels une corniche mène au Pont Suspendu ; des ouvertures savamment aménagées, offrant divers points de vue sur un panorama grandiose.
Or, dans un passé récent, la presse algérienne en a beaucoup parlé depuis la nuit du 12 au 13 Mai 2013, date à laquelle se produisit une catastrophe qui restera mémorable. Déjà en 2008, on avait signalé d'inquiétantes fissures sur le sol, en un point qui devait se trouver non loin de la Mairie. Mais on se contenta alors de les boucher ! Les automobilistes purent, soulagés, réutiliser cette voie.
Et en Mai 2013, le mur de soutènement au-dessus du ravin, entre la bifurcation et le premier tunnel, s'effondra bruyamment, entraînant des pierres et une partie de la chaussée qui se fissura d'inquiétante manière ! On barra la route (à la hauteur de la Rue Biscarrat, à quelques mètres de mon ancienne maison !). Les autos durent faire un grand détour par l'ancienne Rue de France.
On en attribua la cause à l'éclatement des conduites d'eau devenues vétustes. Au début de 2014, après huit mois de travaux, le boulevard était toujours inutilisable. On incrimina la nature du substrat et la stratification du rocher karstique ; on dit que notre vieux rocher était ... un gruyère ! Vous le pensiez solide comme un roc !
Plusieurs services étaient concernés : eaux, gaz, électricité, téléphone etc ... Et là, on fit alors de VRAIS travaux ! On planta et bétonna 150 pieux (de 7 à 22 m.) et l'on reconstruisit donc un autre mur de soutènement. On procéda au " démaillage " de l'ancienne tuyauterie et l'on raccorda les maisons du boulevard aux nouvelles installations.
En Mai on annonça sa réouverture " dans deux mois ". Finalement elle dut se faire fin Septembre.
Parallèlement à cette catastrophe, le vieux Pont de Sidi-Rached donna des inquiétudes lui aussi. Les " désordres " constatés causèrent des fermetures partielles du pont, pénalisant encore les automobilistes !
Il faut se rendre à l'évidence : seuls les diamants sont éternels !
Par/Michèle Pontier-Bianco
source/ Les 4 éléments
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