LE MUSEE CIRTA EXPOSE SON PATRIMOINE
Élargissant son horizon d’intervention et intensifiant ses activités
L’activé muséale bat son plein dans le cadre du mois du patrimoine. Plusieurs activités s’enchainent : expositions, vernissages, visites guidées et débats. Le Musée Cirta de Constantine brille notamment au printemps où le rush des visiteurs affiche un degré optimal.
Une affluence qui peine cependant à se maintenir tout au long de l’année en dépit du riche programme concocté par la direction. L’implication de la société se fait timidement, même durant ce mois qui est voué au patrimoine, avec ses diverses animations et présentations ayant trait à sa préservation.
Mais s’il est une structure qui veille à ces legs à Constantine c’est bien le Musée national Cirta. Malgré le peu de ressources humaines qu’il renferme, il maintient son activité à longueur d’année. La valise muséale constitue sans nul doute l’initiative la plus appropriée et opportune qui ait fait sortir Cirta de ses réserves pour aller rendre visite aux établissements scolaires des contrées enclavées. C’est une expérience «positive puisque la plupart des écoliers et collégiens se sont enquis sur les ressources muséales de la cité qui les entourent», se félicite un cadre au sein de cette institution publique.
Une autre initiative remarquable a été concrétisée en mars dernier lors de la Journée mondiale des handicapés.
Les conservateurs de Cirta ont organisé une séance de peinture à laquelle ont participé des enfants sourds-muets. Une trentaine d’écoliers y ont pris part.
«Le musée associe toutes les franges de la société, sans exclusion. Il a besoin du concours des petits et des grands artistes pour maintenir son animation», soutiennent les responsables de la culture.
A priori la cible principale du musée, en dehors du mois du patrimoine, est les établissements scolaires par qui nait le reflexe de se pencher sur le patrimoine. En extra-muros la valise attire autant de curieux et d’adeptes de l’antiquité, avec la collaboration de la direction de wilaya de l’éducation. Toutefois, il reste à épuiser les tickets mis en vente au quotidien. Malgré le maintien de l’ancien tarif
et le gel momentané de la nouvelle réglementation régissant les nouveaux coûts d’accès pour permettre au mois du patrimoine de cumuler le maximum de visiteurs, le musée enregistre des passages à vide. L’engouement de la population demeure parfois timide alors qu’on est en plein dans la célébration du patrimoine! «Certes, les espaces et réserves renferment de nombreux vestiges de
civilisations. Mais ce n’est pas suffisant. On ne peut pas se contenter d’inventorier les objets. Il faudra aller plus loin dans le travail en allant chercher des visiteurs et notamment sensibiliser le mouvement associatif sur le patrimoine matériel et immatériel que compte ce riche et opulent Musée Cirta», dira un membre d’une association versée dans la protection du patrimoine de la Cité millénaire. Cela dit, le nombre de visiteurs ne cesse de croitre d’année en année, mais «étant donné les multiples merveilles qu’offrent l’enceinte, le rush devrait être optimal», renchérit la même source.
En matière de restauration, c’est le talon d’Achille. De fait, ce genre d’opération requiert une main-d’œuvre spécialisée et professionnelle pour ne pas altérer les objets d’art. C’est ce qui manque pour Cirta qui n’a pas encore versé systématiquement dans ce domaine. «Spécialistes et laboratoires sont nécessaires pour entamer ce genre d’action. Il existe plusieurs objets qui attendent d’être classifiés et réhabilités», nous dira un fonctionnaire. En matière de budget, la direction ne se plaint pas, mais réclame des stages de perfectionnements in situ afin de conforter les spécialistes issus des universités. «Le recours à des experts étrangers reviendrait moins cher et profitera à toutes les compétences en manque d’expérience», a-t-on précisé.
Hier, le Musée Cirta débattait de la lutte contre les pilleurs d’objets d’art à travers deux journées d’étude dont le thème était «Sécurité et fermeté pour préserver le patrimoine», regroupant les acteurs principaux engagés dans la lutte contre le trafic des objets d’art (Gendarmerie et Sûreté nationales). Avec l’organisation de cette rencontre, le musée montre et démontre que son action ne se limite pas à la préservation, la vulgarisation, l’inventaire, la classification et l’exposition. L’institution muséale élargit sa sphère en s’investissant dans la lutte contre le trafic et la protection du patrimoine.
NASSER HANNACHI
latribune-online.com
08-05-2013
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