CHAOUKI-LI-QACENTINA

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Le Musée national Cirta de Constantine

Le Musée national Cirta de Constantine


Fascinant royaume de Numidie

 

En moins de deux mois, le Musée national Cirta de Constantine a offert à 2010 visiteurs l’occasion de remonter le temps jusqu’à la période faste de l’Algérie numide, celle des rois Massinissa et Yughurta.

 

Ce voyage à travers l’histoire a réuni des écoliers, des membres de délégations officielles, des étrangers et même des officiers de l’ANP. Des « explorateurs » d’un autre temps, venus « creuser » dans l’immense trésor du royaume de Numidie que préserve soigneusement le Musée national Cirta de Constantine. Minutieusement disposées dans la principale salle et les couloirs du musée, des dizaines de pièces archéologiques remontant à cette période fastueuse étaient exposées du 7 février au 10 avril. La Numidie, signifiant pays des nomades, est une ancienne province de l’Empire romain qui était peuplée de tribus berbères. Le peuple numide avait pour capitale l’antique Cirta et était gouverné par plusieurs rois célèbres comme Gaïa, Massinissa, Micipsa et Jugurtha. Deux cents pièces archéologiques et objets précieux, notamment ceux découverts dans le tombeau du roi Massinissa, situé dans la commune d’El Khroub, soit à 16 km du chef-lieu de la wilaya de Constantine, servent justement de repères généalogiques et chronologiques de la dynastie des Numides. Cela étant, outre cette exposition, au demeurant fort intéressante, la direction du Musée Cirta prévoit d’autres manifestations culturelles à l’occasion du mois du patrimoine qui s’étalera du 18 avril au 18 mai de l’année en cours. Durant cette période, le musée prendra sa valise pour se rendre, tour à tour, dans les wilayas de Skikda, Guelma, Jijel, Aïn M’Lila et Oum El Bouaghi. Une « valise muséale » qui racontera, au fur et à mesure de ses escales, l’histoire de l’Algérie numide. La direction du Musée Cirta a déjà initié, en décembre 2007, une manifestation similaire à travers les écoule de la wilaya de Constantine   

Le musée est allé, en effet, au devant des élèves pour que ces derniers fassent connaissance avec l’histoire grâce à la contribution de guides et de conférenciers qui se sont déplacés dans des établissements scolaires pour présenter des outils archéologiques relatifs à la préhistoire, aux périodes romaine, numide… de l’Algérie par le biais de micro-ordinateurs portables, de data show ou encore de diapositives. Une manière d’insuffler aux élèves l’amour de l’archéologie et de la culture qui passe inéluctablement par une visite au musée, carrefour des civilisations et lieu de toutes les richesses. Justement, l’un des fabuleux pans de l’histoire de notre pays, la période numide en l’occurrence, constituera le thème d’un colloque national qui sera organisé conjointement avec le Centre national de recherche en archéologie. Au menu de cette rencontre de deux jours, les organisateurs prévoient des conférences sur le sujet ainsi qu’une sortie, le troisième jour, sur le site fabuleux de Medracen, dans la wilaya de Batna, un imposant dôme borné de colonnes surmontées de chapiteaux.

Cela étant, le mois du patrimoine sera, par la suite, clôturé par des journées portes ouvertes sur le Musée Cirta. Un musée dont la création remonte à 1931. A l’origine de sa création, une société d’archéologie fondée en 1852 par MM. Creully, Renet et Cherbonneau. Ces derniers utilisaient, au préalable, un local situé au niveau de Rahbet Ledjmel (Place des chameaux), en plein cœur de la vieille ville de Constantine pour y conserver les vestiges et les inscriptions relatant l’histoire de la Cité antique. Mais quand la municipalité de l’époque a acquis certaines collections, la mairie a donc été contrainte d’accorder deux salles aux membres de cette société d’archéologie pour entreposer leurs « trésors », le temps que l’actuel édifice voie le jour au niveau du Koudiat Aty. L’emplacement du musée n’était pas fortuitement choisi, puisque ce lieu était une nécropole numido-punique recelant, en outre, bon nombre de richesses dans ses entrailles. C’est donc à la faveur de l’exiguïté des lieux à l’hôtel de ville, trop étroit pour contenir les outils archéologiques et autres anciennes collections, que le Musée Cirta a vu le jour et ouvert ses portes un certain 15 avril 1931.

Il avait été baptisé du nom de Gustave Mercier, à l’époque secrétaire général de la société d’archéologie, avant d’être rebaptisé, le 5 juillet 1975, Musée Cirta et élevé au rang de musée national en 1986. Il s’étend sur une superficie de 2100 m2 dont 1200 m2 de bâti et 900 m2 pour le jardin. Ce dernier renferme des stèles et des sculptures anciennes. « Classé deuxième en Afrique du Nord en matière d’archéologie après celui d’Egypte », selon sa directrice, Mme Hadfi Samia, le Musée national Cirta comprend trois sections : archéologie, beaux-arts et ethnographie. La première comprend des milliers de pièces archéologiques (des fossiles d’ours et de mouflon, de la céramique, des bijoux…), dont une partie est exposée dans les salles du musée. Dans la seconde section se trouvent les peintures, les sculptures et les aquarelles, alors que la dernière recèle des pièces antiques comme les tapis, le cuivre, les habits traditionnels et divers manuscrits anciens. Selon la directrice du musée, l’inventaire a été finalisé à 100%, alors que la photographie est en cours. La responsable du musée n’en dira pas plus. Nous n’en saurons pas davantage donc sur les résultats d’un inventaire qui a traîné longuement et suscité beaucoup de questions par le passé. Cela dit, les richesses archéologiques détenues par le Musée Cirta sont entretenues par des chercheurs qui s’occupent, nous dit-on, de les conserver, en sus de l’aménagement des salles de réserves. Mais, gérer le musée et, partant, la riche histoire de toute de la région cirtéenne, est l’affaire d’une soixantaine de personnes entre personnel technique, gardiens de salles, conservateurs et attachés de recherche et, enfin, administratifs. A noter, enfin, que 12 191 visiteurs, dont 1895 étrangers, se sont rendus au Musée Cirta en 2007. Mme Hadfi se dit satisfaite de cet engouement, mais espère plus de « curieux » en 2008, surtout parmi les plus jeunes…
                                                                                           

                                                                        Par Lydia R.


                                                       
El Watan - Edition du 17 Avril 2008

 



05/07/2009
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