CHAOUKI-LI-QACENTINA

Des lieux chargés d’histoire et de bonheur

Au gré des émissions philatéliques consacrées aux ports de pêche et de plaisance en Algérie, on ne cesse de découvrir ou de redécouvrir ces indéniables sites économiques, mais aussi des lieux de villégiature, dont la valeur touristique demeure encore sous-estimée. C’est d’ailleurs un peu tard que l’administration postale algérienne a compris l’importance de réfléchir à une thématique philatélique destinée à faire connaître les ports de pêche et de plaisance.

Mis à part une série de deux timbres sur les ports de Annaba et d’Arzew, réalisés par Qamreddine Krim et parus le 20/10/1993, il faudra attendre le 2/9/2009 pour assister à l’émission de trois figurines, dessinées par Ali Kerbouche, illustrant les ports de pêche de Bouharoun (15,00 DA), de Béni Saf (20,00 DA) et de Stora (30,00 DA). Il s’agit surtout de lieux chargés d’histoire.

Le port de Bouharoun, situé dans la petite ville de Bou Ismaïl, à 20 km de Tipasa, est l’un des plus anciens d’Algérie, puisque sa construction remonte à l’époque coloniale, où il servait d’abri pour les petites embarcations, mais aussi les sardiniers et les chalutiers activant dans la zone située à l’ouest d’Alger. L’importance de ce site, qui a connu une hausse des activités de la pêche dans cette région, a nécessité sa reconstruction en 1974, avant de réaliser en 1976 une importante extension de sa jetée ouest, ce qui permettra de recevoir plus de 200 embarcations.

Le port de Bouharoun est aussi la première source de revenus pour une bonne partie de la population de cette petite localité, qui compte aussi sur l’agriculture et le commerce. Dans la même série, on redécouvre le port de pêche de Béni Saf, premier de par son importance en Algérie. Situé à 33 km de Aïn Témouchent (chef-lieu de wilaya), il était destiné au transport de minerais et de marchandises. Ne supportant plus les grands navires à cause de l’ensablement de son bassin, il sera reconverti en port de pêche en 1986.

Le port est niché dans un très beau site naturel, situé au fond d’une baie ouverte entre l’île de Rachgoun et le cap Figalo. L’autre port qu’on découvre dans cette série est celui de Stora, situé à 3 km de Skikda, dont la baie était très connue depuis l’époque romaine. Le site, qui a connu une grande évolution au vu de son importance économique pour cette petite localité, est aussi un lieu emblématique pour la population qui continue d’y célébrer les fêtes de mariage.

Sept ans après cette première série, Algérie Poste renoue avec cette thématique en s’intéressant aux ports de plaisance à travers l’émission, le 22 juin 2016, d’une série de trois timbres signés Ali Kerbouche. On y trouve le port de plaisance d’El Djamila (ex-La Madrague) (10,00 DA), situé à 15 km d’Alger, devenu l’une des plus belles destinations touristiques, avec sa plage de sable et une autre artificielle, ses restaurants, mais aussi son importante aire de stationnement qui permet aux estivants de venir faire de longues promenades pédestres. Le port est relié depuis 2014 par une ligne maritime avec le port d’Alger.

Le second timbre a été consacré au port de Sidi Fredj (25,00 DA), dont il est inutile de rappeler la portée historique, marquée par le débarquement de forces françaises le 14 juin 1830, avant la prise de la ville d’Alger le 5 juillet. Le port connaîtra son apogée durant la belle époque des années 1970 avec ses multiples infrastructures qui portent la signature du célèbre architecte Fernand Pouillon, et qui donneront au site une dimension internationale.

Dans la même série, c’est le port de plaisance de Tigzirt (50,00 DA), qui fait également son entrée. Un port qui a donné du charme à cette petite ville côtière, située à 40 km de Tizi Ouzou, sortie de la monotonie grâce à cette infrastructure, située non loin de la forêt de Mizrana, et qui fait le bonheur des familles durant les soirées de Ramadhan, et des vacanciers en été.

Par/Arslan Selmane

El Watan