CHAOUKI-LI-QACENTINA

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Tourisme Balnéaire

Un sujet qui ne séduit pas

Après une longue année chargée de chroniques philatéliques, l’été arrivé. C’est le temps pour nous aussi de marquer une pause de quelques semaines et de laisser l’air libre à d’autres choses, où la détente prime beaucoup plus, mais où le lecteur ne devra pas s’ennuyer. Il est vrai que cette saison a toujours été synonyme d’évasion et de vacances.

Dans un pays que la nature a gâté de toutes les richesses, la mer demeure la destination phare de la majorité des Algériens, toutes classes sociales confondues. Riches, pauvres, ouvriers, cadres, simples citoyens, véhiculés, sans voiture, voyageant par «train bleu», par bus loués ou par mini-cars de la solidarité, tout le monde se débrouille pour avoir un séjour et quelques mètres carrés sur le sable, au soleil, face à la Méditerranée.

Un engouement tout à fait logique dans un pays qui, avec ses 1622 km de côtes, occupe quand même la 59e place, sur 150 pays ayant une façade maritime. Paradoxalement, cette richesse n’a pas trop inspiré les dessinateurs de timbres, ni pu secouer les méninges des responsables du service philatélique d’Algérie Poste. Nous avons tant cherché la présence du tourisme balnéaire sur les timbres algériens, mais nous n’avons pas trouvé grand-chose.

Aux premières années de l’indépendance, la célébration de la Journée mondiale du tourisme a marqué un début timide pour cette thématique, avec l’émission le 29/4/1967 d’un timbre illustré par une photo du centre touristique de Moretti. A l’époque, le tourisme balnéaire était perçu comme un luxe martien pour un smicard, surtout dans un centre de ce genre. Mais quand même, ce timbre charmant nous a fait découvrir (même sur un timbre) cette belle image des bungalows aux toits rouges, qui font rêver, et les résidences mignonnes entourées d’arbres, sur des artères bien droites menant à la plage.

Disons par contre que la promotion des sites touristiques se fera grâce aux timbres de la Poste aérienne. On découvrira ainsi le 20/1/1968 les beaux rivages de «Tipasa de Maurétanie» (et non Tipaza comme cela a été déformé par les Français) sur un timbre dessiné par J. Combet, où on peut admirer les rivages de cette belle cité avec ses vestiges archéologiques. Un site enchanteur des plus originaux au monde, qui rivalise avec celui de Carthage, en Tunisie. A un moment où l’Algérie était, sans exagération, la première destination touristique des Européens en Afrique, et même dans le monde arabe.

On a tendance à croire que cette belle époque ne reviendra plus jamais. Il faudra attendre plusieurs années pour retrouver un autre site illustré sur un timbre-poste. Toujours à l’occasion (parce qu’il faut en trouver) d’un événement mondial lié au tourisme, on découvre la baie d’Alger sur une figurine émise le 25/9/1980 pour célébrer la Conférence mondiale du tourisme à Manille, aux Philippines en 1980. Une image aérienne idyllique de la capitale, où apparaissent le port et l’Amirauté, la ville et La Casbah.

Les bonnes idées et les belles inspirations ne feront leur apparition qu’à la faveur d’une émission d’une remarquable beauté et d’une bonne qualité d’impression, parue le 24/10/1985 sous la signature de Ali Kerbouche. Dans l’une de ses meilleures prestations philatéliques, la Poste algérienne fera connaître pour la première fois l’une des plus belles plages d’Algérie, celle de Chetaïbi, à Annaba, avec sa magnifique baie.

Le village, devenu depuis une commune, ayant porté durant près d’un siècle le nom du général français Herbillon, célèbre par les massacres commis en 1849 contre la population de la palmeraie de Zaâtcha, à Biskra, sera baptisé désormais au nom du martyr Amar Chetaïbi. Une fois de plus, les timbres de la Poste algérienne feront connaître des villes côtières comme Béjaïa dans un timbre réalisé par Tahar Boukeroui et émis le 25/4/1991, suivi d’un autre dans la même collection, paru le 22/9/1993, où le dessinateur Kamredine Krim a mis en valeur la beauté de la Corniche de Jijel.

Le même artiste sera l’auteur d’un autre timbre, émis le 15/12/1993, où l’on découvre le complexe de la Corne d’Or de Tipaza (cette fois-ci, on a écrit le nom déformé de la ville par les Français). Le tourisme balnéaire reviendra encore une fois dans une émission qui a vu le jour le 22/6/2016 et qui a été consacrée aux ports de plaisance (El Djamila, Sidi Fredj et Tigzirt), et réalisée par Ali Kerbouche, qui fait des merveilles pour enrichir cette thématique. Mais vraiment, cela reste encore très insuffisant pour des sites enchanteurs qui méritent encore plus.

Par/Arslan Selmane

El Watan



01/08/2017
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